Le partenariat d'Atlanta avec le CIH commence à donner les fruits escomptés en matière d'assurance Vie. 90,8% du chiffre d'affaires de la branche Vie Atlanta sont constitués de contrats Décès. L'assurance automobile représente 40% du chiffre d'affaires de la compagnie. Jalal Benchekroun, Directeur général adjoint d'Atlanta, nous éclaire sur les réalisations de la compagnie au titre de l'année 2010. - Finances News Hebdo : Comment s'est soldée l'année 2010 pour Atlanta et quels sont les principaux faits marquants du secteur ayant impacté votre activité ? - Jalal Benchekroun : Atlanta a clôturé l'exercice 2010 avec une progression de son chiffre d'affaires de 5,2% par rapport à 2009, soit 1.174.315 KDH. Cette croissance est supérieure à celle du marché (hors assistance et assurance crédit) qui est de 4,3 %. Les assurances Vie ont fait un bond de 32,8 %; le chiffre d'affaires relatif aux assurances non Vie a progressé de 3,5%. Pour les faits marquants du secteur, je pense que les deux principaux textes sont «le code de la route» qui est entré en vigueur en octobre 2010, et «le contrat-programme du secteur» qui a été finalisé en 2010, mais qui sera signé courant 2011. L'impact de ces deux textes sur le secteur sera certainement positif et significatif et ne pourra être réellement ressenti qu'à moyen terme. Ceci dit, l'entrée en vigueur du nouveau code de la route a contribué à la baisse de la sinistralité automobile sur les six derniers mois de 10 à 15 % (nombre d'accidents, nombre de décès, etc.) - F.N.H. : Contrairement au secteur, Atlanta a vu progresser les primes émises par la branche Vie de 32,8%. Peut-on savoir quelles sont les causes qui ont entrainé cette hausse ? - J. B. : Effectivement, Atlanta a connu une forte croissance du chiffre d'affaires de la branche Vie de 32,8%, alors que le marché a régressé de 0,9 %. Cette évolution confirme la tendance observée en 2009 où le chiffre d'affaires de la branche Vie à Atlanta a progressé de près de 25 %, alors que le marché n'avait progressé que de 1,6 %. Cette croissance trouve son origine dans le partenariat que nous avons mis en place avec le Crédit Immobilier et Hôtelier depuis quelques années et qui commence à donner ses fruits. D'autant plus que notre chiffre d'affaires Vie est dominé par les contrats décès à prime annuelle. Ce qui veut dire que la production de l'année se cumule à la production des années antérieures, et ce jusqu'au terme des crédits contractés et qui sont en général d'une durée de 15 à 20 ans, voire 25 ans. Il faut noter à ce titre que 90,8% du chiffre d'affaires de la branche Vie à Atlanta sont constitués de contrats Décès qui sont, de surcroît, beaucoup plus rentables pour les assureurs que les contrats d'épargne et de capitalisation. - F.N.H. : Certaines compagnies d'assurances sont en train de peaufiner les contrats en unités de compte et attendent que l'opportunité se présente pour dévoiler leurs offres. Est-ce qu'Atlanta a également des produits dans le pipe ? - J. B. : Comme précisé plus haut, les contrats d'épargne et de capitalisation ne représentent que 9,2 % du chiffre d'affaires Vie de notre compagnie qui, lui-même, représente moins de 7 % du chiffre d'affaires global. C'est dire que cette catégorie ne représente que 0,6 % de chiffre d'affaires. Ceci dit, comme la majorité des compagnies de la place, nous avons développé et fait homologuer par la DAPS des produits en Unités de Compte en collaboration avec nos partenaires bancaires. Toutefois, compte tenu de l'évolution du marché financier marocain sur les trois dernières années, ces produits n'ont pas été lancés. - F.N.H. : Au cours des dernières années, la DAPS a imposé le contrôle interne, et ce pour une meilleure réglementation du secteur. Où en est Atlanta ? Quelles appréciations faites-vous de la réglementation au Maroc ? - J. B. : Atlanta a commencé à travailler sur la mise en place du dispositif de contrôle interne depuis 2008. Nous étions parmi les premières compagnies qui ont élaboré une cartographie des risques et mis en place une direction du contrôle interne et d'audit interne. Aujourd'hui, une mise à jour de cette cartographie des risques a été faite et nous pouvons dire que le dispositif complet du contrôle interne, tel que prévu par la DAPS, est en place au niveau d'Atlanta. Par ailleurs, et en relation avec ce volet, nous avons revu l'ensemble de nos processus et procédures Métiers, nous les avons modélisés sur un logiciel spécialisé, et nous les avons mis sur un Intranet. De plus, un dispositif Gestion Actif-Passif (ALM) est en cours d'élaboration. En ce qui concerne le cadre réglementaire de l'assurance au Maroc, nous pouvons dire qu'il est très strict, voire sévère sur un certain nombre de règles prudentielles. Mais c'est un cadre qui est bien clair et qui assure d'une part, une pérennité du secteur et, d'autre part, met le marché marocain de l'assurance au niveau des marchés les plus développés en terme de réglementation. Maintenant, la DAPS et le secteur collaborent en permanence et dans un esprit constructif pour faire évoluer ce cadre de manière continue. - F.N.H. : La concurrence s'annonce de plus en plus rude sur le marché des assurances. Comment se décline aujourd'hui votre portefeuille (entreprises et particuliers) et comment Atlanta arrive à se démarquer par rapport à ses concurrents ? - J. B. : Effectivement, le marché de l'assurance marocain a connu une concentration importante sur les dix dernières années, et la concurrence devient plus rude d'une année à l'autre. Les deux axes stratégiques d'Atlanta sont l'amélioration de la qualité de service et l'optimisation des résultats techniques et financiers. A ce titre, nous œuvrons continuellement à améliorer notre qualité de service, notamment en ce qui concerne : 1- les assurances automobiles qui s'adressent aux particuliers et qui sont commercialisées pour une bonne part par le biais de notre réseau exclusif. Ces assurances représentent près de 40 % de notre chiffre d'affaires non Vie; 2- les assurances sociales «Accidents de Travail et Maladie Invalidité» qui concernent particulièrement les entreprises et qui sont commercialisées essentiellement par les courtiers. Ces branches constituent, en général, une source de réclamations pour les employeurs et Atlanta a visé l'amélioration de la qualité de service sur ces branches, spécialement pour réduire le nombre de ces réclamations et apporter ainsi une solution aux chefs d'entreprise. Sachant qu'une fois ces assurances sociales placées auprès de notre compagnie, le reste du portefeuille assurance de l'entreprise suit. En résumé, nous pouvons dire que nous voulons nous démarquer davantage par le service que par le prix. Par ailleurs, notre portefeuille est assez équilibré entre le particulier, que nous développons essentiellement par le biais de notre réseau Agents, et celui de l'entreprise que nous développons avec nos courtiers partenaires. - F.N.H. : Quelle est la part de l'assurance automobile dans le chiffre d'affaires dégagé par votre compagnie ? - J. B. : Comme cité plus haut, l'assurance automobile représente une part importante dans les assurances non Vie, soit 39,0%. Cette branche est commercialisée principalement par les agents généraux, dont 73 % du chiffre d'affaires sont constitués par l'automobile. A ce titre, il faut noter que la progression des agents dans cette branche a atteint 8,5 % en 2009, contre 7,4 % pour le marché. Propos recueillis par Soubha Es-siari