Entre autres objectifs, financer, en partie, un programme d'investissement de 4,7 Mds de DH. La période de souscription s'étale du 19 et 21 janvier courant. Médi Télécom vient d'obtenir son visa pour une émission obligataire importante d'un montant de 1,2 Md de DH, soit 12.000 obligations d'une valeur nominale de 100.000 DH chacune. Cette opération entre dans le cadre d'un emprunt obligataire d'un montant global de 2,5 Mds de DH que doit effectuer l'opérateur des télécoms dans un délai de 5 ans, conformément à ce qui a été retenu lors du dernier Conseil d'administration tenu en date du 29 juin dernier. Ainsi, pour cette première opération d'une maturité de 7 ans et dont la période de souscription s'étale du 19 et 21 janvier courant, quatre tranches ont été retenues, dont le cumul sera de 1,2 Md de DH (voir tableau). Il y a les tranches A (cotée à la Bourse de Casablanca) et C (non cotée), assorties d'un taux révisable (entre 4,34 et 4,84%) et d'une prime de risque comprise entre 80 et 130 points de base. Quant aux tranches B (cotée) et D (non cotée), elles sont à taux fixe (entre 4,87 et 5,37%) et assorties d'une prime de risque comprise entre 90 et 140 pbs. Le recours au marché de la dette privée devrait ainsi permettre à Médi Télécom, tout en diversifiant ses sources de financement externe, de financer en partie son ambitieux programme d'investissement estimé, pour la période 2010 - 2014, à quelque 4,7 Mds de DH, mais également d'assurer le remboursement partiel des prêts actionnaires. Reste seulement à savoir si les institutionnels répondront massivement à l'appel de l'opérateur. Arguments solides Le contexte actuel du secteur, soumis à une concurrence exacerbée, impose des investissements en infrastructures de qualité pour assurer un meilleur service à une clientèle qui devient de plus en exigeante face à la multiplicité des offres. Médi Télécom a, dans ce cadre, des arguments à faire valoir, surtout avec l'arrivée récente dans le tour de table de France Telecom (40% du capital) dont l'expérience à l'international pourrait évidemment profiter au second opérateur pour asseoir sa position sur le marché national. Une position déjà confortable puisqu'il jouit du «statut d'opérateur multiservice disposant de 3 licences d'exploitation de réseau de télécommunication (GSM, 3G et fixe) et offrant à ses 10 millions de clients Mobile, des prestations variées de télécommunication en voix, data et multimédia à travers des infrastructures réseau, des plates-formes de services et des systèmes d'information (…) conformes aux standards technologiques les plus récents». Rappelons, à ce titre, qu'au terme du troisième trimestre, le parc Mobile de Méditel a enregistré une hausse de près de 1,2 million d'abonnés Mobile par rapport à fin 2009, dans un marché où ce segment s'est accru de 5,5 millions de clients, soit +22% entre fin 2009 et fin septembre 2010. Ainsi, à fin septembre dernier, le marché de la téléphonie mobile comptait 30,5 millions d'abonnés, soit une progression de 21% par rapport à fin 2009, avec une prédominance des clients du segment prépayé (96%). Segment où Médi Télécom «s'appuie sur une démarche axée autour d'offres diversifiées et accessibles à l'ensemble de la population», alors que sur le postayé il privilégie des offres plus adaptées en termes de tarifs et d'avantages clients. Ce qui fait de lui, au 3ème trimestre 2010, le second opérateur sur le segment Mobile avec une part de marché de 34,99%, derrière Maroc Telecom (54,88%) et devant Wana (10,13%). Alors que sur le Fixe et Internet, il occupe la 3ème place, avec respectivement 0,39 et 14,81% de parts de marché. Pour autant, sur l'Internet mobile 3 G, Médi Télécom dispose, à fin septembre, d'une part de marché de 20,99% (243.886 abonnés) contre 42,68% pour Wana et 36,33% pour IAM. Plus globalement, la dynamique commerciale enclenchée s'est répercutée sur l'activité de l'opérateur. Ainsi, en dépit du contexte concurrentiel, l'opérateur a vu son chiffre d'affaires passer de 4.926 à 5.159 MDH entre 2007 et 2008, avant de s'établir à 5.238 MDH en 2009, dont 2.940 MDH générés par le Mobile. Le trend haussier semble maintenu au terme du 1er semestre 2010, d'autant que le CA s'est inscrit en hausse de pratiquement 12% à 2.427 MDH. Notons, néanmoins, que l'ARPU (revenu net par client) a enregistré une baisse annuelle moyenne de 16,3%, passant de 50 à 35 DH entre 2007 et 2009. Par ailleurs, à fin juin 2010, le résultat d'exploitation affiche une légère contraction à 265 MDH (-2,2% par rapport à S1-2009), pour une marge d'exploitation en repli de 1,4 point à 9,6%. En tenant compte de la filiale Telyco, le CA consolidé semestriel ressort à 2.789 MDH, en hausse de 10,3%. Perspectives L'un des objectifs majeurs de Médi Télécom sera de développer son parc mobile, à travers notamment la mise sur le marché d'offres adaptées aux besoins de la clientèle et qui tiendront compte de la baisse des tarifs de terminaison. Tout autant, il s'agira de renforcer sa présence territoriale par l'ouverture de nouvelles agences commerciales et la multiplication des partenariats, tout en développant sa position sur le segment Entreprise. L'Internet n'est pas en reste, d'autant que Médi Télécom compte poursuivre le renforcement de son infrastructure 3G et développer l'offre à contenu, sans oublier la poursuite des investissements pour améliorer ses infrastructures. Ces initiatives devraient impacter positivement l'activité, puisque le CA sur la période 2009-2013 devrait progresser de 7,3% par an en moyenne pour s'établir à 7.373 MDH, pour un résultat net prévu de 636 MDH (contre 203 MDH en 2009) et une marge nette en hausse de 8,6% en 2013.