* Amélioration sensible de tous les indicateurs. * Hausse des crédits sains et abandon des crédits agricoles risqués. Le Crédit Agricole du Maroc (CAM) a organisé sa 7ème Convention des cadres. 800 cadres et employés de la banque ont assisté à cette réunion qui a été organisée au théâtre Mohammed V à Rabat le 25 janvier dernier. « C'est une réunion de famille. Notre banque est l'affaire de tous ses employés », a déclaré Tarik Sijilmassi, Président du Directoire du CAM. Il a rappelé les moments-clés de la banque, notamment « les phases de construction, de redressement et ensuite le passage à l'agressivité commerciale ». « L'écoute est notre terme-clé. Pour ce faire, nous avons besoin de regarder les uns vers les autres », a-t-il affirmé, et de préciser que «le CAM est une banque pas comme les autres du fait qu'elle assume un service public et qu'elle est impliquée dans le développement du monde rural ». En effet, le CAM est une banque à deux piliers : une banque commerciale qui concurrence les plus grandes institutions de la place et qui se classe aujourd'hui 4ème; mais aussi une banque solidaire avec le monde rural et ses problématiques de développement. « Nous sommes une banque décomplexée; nous avons démontré que nous savons faire du maillage, que nous savons faire du crédit et que nous avons l'ambition du classement », a indiqué Sijilmassi ; et d'ajouter que « sur le plan de la mission de services publics, nous sommes passés d'une banque de subventions déguisées, car il y avait des prêts non remboursés, à une vraie banque commerciale qui assume ses engagements citoyens. Notre ambition est d'être une grande banque». En effet, pour ses derniers exercices, le CAM a amélioré sensiblement ses fondamentaux : le PNB a plus que doublé entre 2003 et 2006. Le résultat d'exploitation, quant à lui, a doublé en s'établissant à 800 MMDH. L'objectif est d'attendre 1 MMDH en 2008. Sijilmassi a indiqué par ailleurs qu'« il y a une concurrence acharnée avec les autres banques ». Mais il a toutefois nuancé en soulignant que « le CAM ne veut pas entrer dans une guerre de parts de marché ». « Nous voulons être une banque patriote qui a un vrai impact sur le développement du pays », a-t-il précisé. Le CAM finance l'agriculture et le monde rural, un secteur et un domaine à haut risque du fait qu'ils sont à la merci des aléas climatiques. Cette spécificité de la banque lui impose d'assurer sa sécurité financière. « Nous devons être dans une sécurité financière durable », a dit Sijilmassi ; et d'ajouter «qu' à travers le PNB urbain, nous assurons notre pérennité, et le CAM touche une gamme de produits qu'aucune autre banque de la place ne touche ». Il a rappelé dans ce cadre le rôle pionnier que joue cet organisme financier dans la distribution des produits spécifiques comme le micro-crédit. « Le CAM fut impliqué dans les négociations Maroc-USA dans le cadre du Challenge du Millenium portant sur une enveloppe budgétaire de 750 millions de dollars, dont une partie est destinée au micro-crédit et à une forte implication dans le monde rural ». En effet, le CAM a distribué des micro-crédits pour 30.000 bénéficiaires en 2006, soit un volume de 63 MDH. Il veut arriver à près de 70.000 bénéficiaires en 2007 et 208.000 en 2010, soit 820 MDH. Dans une logique de transparence et d'autocritique, Sijilmassi a soulevé certains points qui restent un handicap majeur pour la banque, comme « les bâtiments vétustes et une évolution de carrière qui ne correspond pas aux ambitions des cadres. Ce qui explique en partie que nous avons des problèmes dans les métiers ». Pourtant, il a évoqué les réalisations du CAM qui, malgré les contraintes, ont dépassé les attentes. «Tous les objectifs de 2008 sont déjà réalisés ou le seront en 2007. Nous avons alors une avance de deux ans par rapport à notre programme initial. Cette année, la banque va reprendre son souffle pour pouvoir galoper plus vite», a révélé Sijilmassi. Il a aussi appelé à « une meilleure qualité des rapports entre le siège et le réseau ». Pour sa part, Karim Belmaâchi, Directeur général du CAM, a indiqué dans son intervention que « les performances de notre banque sont l'uvre de tous. Les différentes opérations de restructuration et de mise à niveau devraient permettre à la banque à fin 2006 d'être en harmonie avec les normes de Bank Al-Maghrib». «Ceci montre la bonne santé financière de notre organisme»; et de rappeler que «les autres banques nous ont prêté 1,2 MMDH, et nous allons continuer dans cette voie de performances, surtout en améliorant nos ressources et en maîtrisant nos charges ». Il a cité également « les actions sur le portefeuille, notamment les opérations d'assainissement et de recouvrement des créances en souffrance». « Nous avons opté pour la hausse des crédits sains et un abandon des crédits agricoles risqués », a-t-il noté. Il a affirmé par ailleurs que « l'intégration de la BMAO a renforcé notre réseau et que la banque devient très attractive au niveau du marché de l'emploi, surtout pour les profils pointus ». Evoquant les créneaux les moins performants du CAM, le DG a noté que « la banque va attaquer le segment des MRE et améliorer les résultats de la région Centre qui est la plus difficile ». Il est à souligner que le CAM a réalisé en 2006 un total ressources de 35 MMDH, soit sept fois le résultat de 2000. Cette réalisation lui a permis d'avoir 8,5% de parts de marché. L'objectif est d'arriver à 50 MMDH en 2008. Au niveau des emplois, le CAM totalise 21 MMDH en 2006. Quant au taux des créances en souffrance, il n'a pas cessé de baisser depuis 2003. Il est passé de 40 à 26%. Pour 2008, la banque cible un taux de 18%.