Les normes IAS 39 et FAS 157 exigent l'utilisation d'une hiérarchie à trois niveaux. Le processus d'évaluation relève plus d'une compétence que d'une science. La juste valeur est un concept comptable. La crise financière que traverse encore le monde a fortement impacté le domaine des réglementations. Les autorités internationales en ont créé de nouvelles, modifié celles déjà en vigueur et semblent vouloir les faire appliquer plus strictement et plus rigoureusement que jamais. D'ailleurs, on remarque que les gouvernements et autorités ne cessent d'imposer à la communauté financière des règles et réglementations en matière de valorisation des titres de plus en plus complexes. Ces changements ont eu pour conséquence un accroissement des besoins en informations financières relatives aux prix «de marché», aux prix «contribués» et aux prix «évalués». Par ailleurs, les nouvelles normes comptables mettent encore plus en avant l'utilisation et la criticité des différents types de prix. A cet effet, SIX Telekurs a collaboré avec des auditeurs et des spécialistes pour dresser un état des lieux des nouvelles réglementations et directives sur la valorisation des actifs, ainsi que leur impact sur les différents secteurs d'activité. Donc, tenant compte de l'importance et de l'urgence de cette question, le «SIX Telekurs Securities Valuations Roadshow» a vu le jour, sous forme d'une série de 17 manifestations qui se déroule sur les principales places financières internationales. Au Maroc, le «Regulations Roadshow» s'est tenu le jeudi 16 décembre 2010 à Casablanca. Cet événement a eu pour but de faciliter la compréhension du processus de valorisation des titres pour l'ensemble de la communauté financière, notamment aux spécialistes qui, dans leurs décisions en matière d'investissement et leurs évaluations de portefeuilles, doivent être à même de garantir que leurs données financières respectent les normes et règles en vigueur. Valorisation des titres : pourquoi ? Les valorisations des titres sont utilisées dans le secteur de la finance à des fins multiples et variées. Des tâches telles que la recherche et la formation des prix, l'évaluation de la valeur des portefeuilles, les échanges d'unités ou de parts de fonds, le prêt de titres, la gestion du risque et les fonctions liées à la trésorerie, dépendent fortement de prix de marché clairs et actualisés. Ces derniers peuvent, en principe, être obtenus auprès des places financières telles que des marchés réglementés ou des plates-formes multilatérales de négociation. Certains autres seront fixés en convenant d'un prix avec une contrepartie. En plus de ces deux cas, il existe un besoin en prix évalués car de nombreux segments de marchés sont très illiquides. Ceci se traduisant par une absence de prix actualisés pour certains instruments. De nombreux instruments changent rarement de mains, voire jamais. Cela peut être notamment le cas dans le cadre d'une stratégie d'investissement basée sur l'achat et la conservation des titres. Toute personne qui a fait le choix d'un instrument illiquide comme garantie, ou qui en détient un dans son portefeuille, devra utiliser des prix évalués pour les calculs de la valeur liquidative. Dans certains secteurs, par exemple pour les contrats de «repo», les calculs des valeurs liquidatives doivent être fournis sur une base quotidienne. D'ailleurs les normes IAS 39 et FAS 157 exigent l'utilisation d'une hiérarchie à trois niveaux pour chaque instrument selon son niveau d'illiquidité. Juste valeur et prix évalués Dans la valorisation des titres, deux concepts clés ressortent le plus souvent, à savoir la juste valeur et les prix évalués. En effet, la juste valeur est un concept comptable défini par les deux normes IAS 39 et FAS 157 sur trois niveaux. Niveau 1 : c'est un prix coté non ajusté sur des marchés actifs. Niveau 2 : ce sont des cotations non observables sur des marchés actifs où les prix doivent être calculés de manière analytique en utilisant des prix cotés pour des actifs/passifs similaires sur des marchés actifs ou non, mais aussi en utilisant des éléments dérivés ou corroborés par des données de marché observables, autres que des prix cotés. Niveau 3 : ce sont des cotations non observables sur des marchés actifs où les prix doivent être calculés de manière analytique en utilisant les données d'entrées non observables basées sur les propres hypothèses d'une entité. Il apparaît donc qu'un prix évalué peut appartenir au niveau deux ou trois. Néanmoins, la juste valeur est avant tout un cours de marché, quand celui-ci est disponible. Un prix évalué ne peut être utilisé comme une juste valeur que sur les marchés illiquides. Données requises pour les valorisations La tâche semble simple pour les prix de marché car un prix est un prix. Mais, est-ce vraiment aussi simple que ça ? En fait, les données références associées à une entreprise et à l'action elle-même doivent être intégrées dans la valorisation. Avec des portefeuilles contenant des dizaines de milliers de titres, il est impossible d'associer un prix à un nom, par exemple. Des codes pour identifier les instruments, les marchés de transaction et des volumes sont donc nécessaires. Concernant la recherche et la structure des prix, des informations sur la société concernée sont indispensables, notamment la notation qui lui est attribuée, ses perspectives d'avenir, l'actualité et les dépêches d'agences de presse la concernant ; autant d'éléments requis avant de pouvoir décider du prix cible pour un titre. Avec les prix évalués, ces données sous-jacentes sont encore plus importantes. Si une institution choisit de calculer ses propres prix évalués, elle a alors besoin de données de référence et de données de marché pour les intégrer dans ses outils de calculs. Il est crucial de comprendre que le processus d'évaluation relève plus d'une compétence que d'une science, compte tenu du fait qu'il exige une capacité de jugement, mais également une bonne connaissance et une compréhension des marchés.