Vous circulez dans la rue, à pied ou en voiture, vos nerfs sont constamment soumis à de dures épreuves. Des automobilistes pressés et impatients ne se gênent pas le moins du monde pour actionner nerveusement leur avertisseur à faire sursauter un sourd. Tant pis pour vous si vous êtes harassé par une journée de travail ou si vous êtes de ceux qui veulent respecter scrupuleusement le code de la route. Il faut bon gré mal gré, leur céder très vite le passage. Sinon, ils se mettent en colère, comme de bons sous-développés. Il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur. Vous rentrez chez vous, les nerfs quand même en boule pour y chercher refuge et pour s'y délasser. Vous avalez un morceau vite fait et vous vous précipitez sur le premier matelas pour vous assouplir un peu. Votre bonheur ne dure qu'un instant. Et vos rêves partent en fumée. Des coups de Klaxon parviennent jusque chez vous. Vous avez beau loger ou troisième ou au quatrième étage, rien à faire vous n'y échapperez pas ; d'abord des petits coups brefs et timides. Vous maugréez un instant puis vous essayez de retrouver le sommeil en vous tournant sur l'autre côté ou en mettant l'oreiller sur votre tête, histoire d'amortir un tant soit peu ce son désagréable. Un instant qui va vous permettre de vous assoupir de nouveau. Puis, comme si le bonhomme d'en bas vous en voulait vraiment il se remet à activer son avertisseur de plus belle. L'automobiliste d'en bas pressé s'impatiente et le fait savoir pour que sa femme, son copain ou sa petite amie daigne descendre. L'avertisseur, ça sert à ça aussi surtout quand on est d'humeur exécrable et qu'on refuse à monter les étages pour appeler quelqu'un. D'autant que les balcons se prêtent très bien à un échange de quelques mots et qu'il suffit de crier un tout petit peu pour se faire entendre.