La crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19 a fortement impacté les finances publiques comme en atteste le déficit budgétaire s'établissant à 41,3 Mds de DH à fin septembre. Pour remédier un tant soit peu au déficit budgétaire, Benchaâboun table sur les mécanismes de financement innovants et la privatisation dans le PLF 2021. Le PLF 2021 intervient dans une conjoncture internationale fortement détériorée au premier semestre de l'année 2020. Les finances publiques ont subi de profondes répercussions qui font d'ores et déjà sentir leurs effets sur le déficit budgétaire. A ce titre et tout en rappelant les principaux axes sur lesquels repose l'élaboration du PLF 2021 dans son intervention devant les députés, le ministre de l'Economie et des Finances nous apprend que le gouvernement œuvrera pour le redressement des équilibres macro-éconmiques. En se basant sur des hypothèses fixant la production céréalière à environ 70 Mqx et le cours moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne, l'Exécutif vise à travers la concrétisation du PLF 2021 à réaliser un taux de croissance de 4,8% et un déficit budgétaire de 6,5% du PIB. L'objectif de la réalisation d'un taux de croissance économique de 4,8% en 2021 tient compte également de la reprise économique mondiale prévue à 5,2% par le FMI et notamment celle de la zone Euro, notre principal partenaire économique. Lire également : FINANCEMENT INNOVANT : LES MODALITES DE L'OPERATION "LEASE-BACK" CHU DIVISENT BENCHAÂBOUN ET JETTOU Le gouvernement est déterminé à réduire le déficit budgétaire à partir de 2021 dans l'objectif de stabiliser le niveau de l'endettement. Pour cela, il se base sur l'amélioration des recettes à partir des mécanismes de financement innovants dans le cadre des partenariats institutionnels qui devraient rapporter 14 Mds de DH. Il table également sur les opérations de privatisations qui devraient rapporter 10 Mds de DH sans oublier la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l'Administration. Cela va permettre une réduction du déficit budgétaire à 6,5% du PIB contre 7,5% tel que prévu dans la Loi de Finances rectificative 2020. Compte tenu des recettes qui seraient générées par les nouveaux mécanismes de financement des investissements publics, les recettes non fiscales sont arrêtées à près de 38 Mds de DH en 2021 en nette progression de 12,9 % par rapport aux prévisions de la LFR 2020 et représenteraient 16,1% du total des recettes ordinaires A rappeler qu'en 2019, l'Etat a récolté des mécanismes de financement innovants la coquette somme de 9,3 Mds de DH non prévus par la Loi de Finance. Le Trésor avait conclu au cours de cette année, trois opérations de cession-bail (lease-back) auprès d'investisseurs institutionnels. Cette nature d'opérations consiste en la cession de biens publics à des investisseurs qui consentent à en laisser l'usage à l'Etat, en contrepartie du versement d'un loyer, tout au long d'un terme convenu. Pour l'année 2021, rien ne filtre encore sur les établissements avec qui l'Etat pourrait conclure des partenariats de lease-back ou de cession bail, on parle de polycliniques de la CNSS, mais rien n'est encore sûr. Lire également : DEFICIT BUDGETAIRE EN 2021 : BENCHAÂBOUN PLUS REALISTE QUE JOUAHRI ?