Le déficit budgétaire, en glissement annuel, s'est aggravé de 11% ou de 1,4 Md de DH pour se situer à 14,2 Mds de DH. Les chiffres récemment publiés par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) montrent que cette évolution recouvre une légère hausse des recettes ordinaires de 0,4% face à une hausse plus importante des dépenses globales, y compris SEGMA et CST (+2%). En matière de recettes, celles ordinaires ont été réalisées au terme des quatre premiers mois de l'année en cours à hauteur de 31,5% par rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2018, pour se situer à 74,7 Mds de DH, enregistrant une légère hausse de 0,4% par rapport à fin avril 2017. Elle s'explique essentiellement par une stagnation des recettes fiscales et une hausse des recettes non fiscales. Les recettes fiscales se sont chiffrées à 70,6 Mds de DH, soit quasiment le même niveau enregistré l'année dernière. Selon les analystes de la DEPF, cette stagnation s'explique par le repli des recettes des impôts indirects, compensé par la hausse des autres rubriques. Dans le détail, les recettes des impôts directs, réalisées à hauteur de 32,2%, ont reculé de 7,2% pour s'établir à 31,2 Mds de DH. Cette évolution a résulté particulièrement du repli des recettes de l'IS de 15,2% pour se situer à 15,9 milliards de DH. Elle résulte notamment du bon comportement durant l'exercice 2016 des résultats du secteur financier, des sociétés pétrolières, de l'agence nationale de la conservation foncière, des cimenteries, des sucrières et des sociétés de télécommunications. Les recettes afférentes à l'IR ont par contre augmenté de 2,3% pour atteindre 14,7 Mds de DH. L'évolution recouvre l'augmentation des recettes de l'IR prélevé par la Direction des Dépenses de Personnel (DDP) et de 6,3% à 2,8 Mds de DH et le recul de celles de l'IR sur les profits immobiliers de 0,5% à 1,4 Md de DH. Par rapport aux prévisions initiales, les recettes de l'IS et de l'IR se sont concrétisées respectivement à hauteur de 31% et 35,2%. En ce qui concerne les recettes des impôts indirects, elles ont augmenté de 6,3% pour atteindre 28,9 Mds de DH, enregistrant un taux de réalisation de 33,2%. Cette hausse est en relation avec le raffermissement des recettes de la TVA et de celles des TIC. Les recettes des droits de douane et celles relatives aux droits d'enregistrement et de timbre ont augmenté respectivement de 17,3% et de 3,7%. Baisse des dépenses ordinaires A fin avril 2018, les dépenses globales (y compris SEGMA et CST) ont augmenté de 1,7 Md de DH pour atteindre 88,8 Mds de DH. Cette évolution recouvre la baisse des dépenses ordinaires de 1,1 Md et des dépenses d'investissement de 625 MDH contrebalancée par le repli de l'excédent des CST de 3,4 Mds de DH. Corroborant les prévisions initiales de la Loi de Finances, les dépenses ordinaires ont été exécutées à hauteur de 33,9 % à fin avril 2018, pour se situer à 73,2 milliards de DH, enregistrant une baisse de 1,5% par rapport à fin avril 2017. Les dépenses de biens et services, réalisées à hauteur de 32,8%, ont enregistré une légère hausse de 0,8% pour s'établir à 57,3 Mds de DH, recouvrant une augmentation des dépenses de personnel de 2,2% à 36,1 Mds de DH, soit un taux d'exécution de 33,2%, atténuée par la baisse des dépenses des autres biens et services de 1,6% à 21,3 Mds de DH, soit un taux de réalisation de 32,1%. Ces dernières tiennent compte des transferts au profit de la Caisse Marocaine des Retraites (4,4 Mds de DH, soit quasiment le même niveau enregistré l'année précédente), aux divers établissements et entreprises publics (7,1 Mds de DH après 7,6 Mds) et aux comptes spéciaux du Trésor (923 MDH après 891 MDH). Quant aux charges en intérêts de la dette, exécutées à hauteur de 39,2%, elles ont reculé de 7,4% pour se situer à 10,6 milliards de dirhams, recouvrant une baisse de celles de la dette intérieure de 8,6% à 9,9 Mds de DH et une hausse de celles de la dette extérieure de 13% à 686 MDH. De leur côté, les charges de compensation se sont repliées, en glissement annuel, de 11,7% pour se chiffrer à 5,2 Mds de DH, soit un taux de réalisation de 38%. Elles ont représenté 7,1% des dépenses ordinaires contre 7,9% à fin avril 2017. Au total, l'évolution des recettes et des dépenses ordinaires à fin avril 2018 a dégagé un solde ordinaire positif de 1,5 Md de DH contre 74 MDH à fin avril 2017. Concernant les dépenses d'investissement, elles ont atteint 22,9 Mds de DH, en baisse de 2,7%. Par rapport aux prévisions initiales, elles se sont réalisées à hauteur de 37,9%.