La Banque Islamique de Développement (BID) a co-organisé avec le ministère de l'Economie et des Finances, ce jeudi 28 février, le Forum des partenariats public-privé 2019 sous le thème « Efforts partagés pour des objectifs partagés ». L'événement placé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, marqué par la participation du Président de la BID, Dr Bandar Hajjar et le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun a planché sur un nouveau modèle de développement permettant aux secteurs public et privé de jouer un rôle dans le développement à l'heure où le déficit de financement mondial culmine à 2,5 milliards de dollars. L'occasion pour la BID de dévoiler un nouveau modèle commercial qui oriente les ressources vers le renforcement de la compétitivité dans les pays de présence dans des secteurs stratégiques dans lesquels ils disposent et peuvent acquérir un avantage comparatif mondial. Le président de la BID insiste à cet égard que « Le secteur privé est désormais le principal moteur du développement à court et à long terme. Les gouvernements, confrontés à de graves contraintes budgétaires, doivent chercher à établir des réglementations permettant à tous les agents économiques du marché de jouer un rôle dans le développement, tout au long de la chaîne de valeur. L'ensemble de la communauté du développement à l'échelle mondiale doit redoubler d'efforts pour faire participer le secteur privé, en reconnaissance de son rôle vital en tant que moteur de la croissance et de l'investissement ». Pour sa part, Mohamed Benchaâboun a rappelé que « Le Maroc a fait le choix clair d'amplifier davantage l'effort d'investissement public pour renforcer l'offre en infrastructures et en services de qualité pour le recours, notamment aux PPP, considérés comme un outil de prédilection pour doter le pays en infrastructures de qualité et bénéficier des capacités d'innovation et de créativités du secteur privé pour le financement et la gestion des projets ». La loi de finances pour l'exercice 2019 prévoit, à cet égard, 12 milliards de dirhams au titre des financements innovants et sur lesquels le ministre de tutelle est en train de travailler. Le Maroc est, selon le rapport de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) paru en juillet 2016, le 2ème pays africain en matière de PPP destinés aux infrastructures avec un montant global de 27,5 milliards de dollars, derrière le Nigeria (37,9 milliards de dollars), et devant l'Afrique du Sud (25,6 milliards de dollars), souligne Mohamed Benchaâboun. D'ailleurs, comme le souligne les organisateurs, le Maroc a été choisi pour accueillir le Forum des PPP, en reconnaissance de son succès en la matière et les projets cofinancés, notamment l'extension et la réhabilitation du projet du Port de Jorf Lasfar, de la ligne TGV Tanger-Casablanca et du complexe Noor de l'énergie solaire. Aussi, le Royaume est-il l'un des principaux bénéficiaires des projets de la BID dans le cadre des PPP et fait partie des membres fondateurs de la Banque. Il a reçu à ce jour, un financement de l'ordre de 6,7 milliards de dollars. La rencontre qui a réuni d'éminents experts en la matière, a été l'occasion pour le président de la BID de rappeler qu'il existe des défis majeurs auxquels sont confrontés les projets PPP dans les pays membres de la Banque. Particulièrement une capacité institutionnelle limitée, une infrastructure réglementaire sous-développée pour soutenir les flux de capitaux privés et l'absence de concepts d'utilisateur-payeur. Au Maroc, on note la mise en place de la loi n° 86-12 relative aux contrats de PPP entrée en vigueur en 2015 et qui est actuellement en phase d'amendement pour enrichir davantage le dispositif et le rendre davantage attractif et empreint de célérité, tout en prenant en ligne de compte les coûts globaux des infrastructures et de leur exploitation/maintenance ainsi que le meilleur portage des risques encourus, souligne de son côté le ministre de l'Economie et des Finances. Quid de la finance islamique ? Le président de la BID a profité de l'occasion pour mettre la lumière sur l'importance de la finance islamique comme « partenaire naturel pour les projets PPP », dans ce sens qu'elle peut financer une grande variété de projets d'infrastructure PPP, y compris les routes, l'électrification, les énergies renouvelables... Il illustre son propos par le fait que la coexistence du financement conventionnel et du financement islamique dans les projets d'infrastructures PPP s'est avérée efficace dans plusieurs pays et secteurs. Lire également : Le renouveau du partenariat public privé est un levier de relance de l'investissement