L'annonce est faite lors du 2ème Forum du partenariat public-privé «La Banque islamique de développement (BID) signera, dans environ un mois, des conventions avec le Maroc pour financer des projets». L'annonce est faite, jeudi à Rabat, par Bandar Hajjar, président de la banque, lors d'un point de presse tenu à l'issue du 2ème Forum du partenariat public-privé (PPP) de la BID. Un événement organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI par le ministère de l'économie et des finances et la banque. L'intervenant, qui précise que ces conventions seront signées au cours de la 44ème réunion des Conseils des gouverneurs et assemblées générales relevant de la Banque prévue en début avril à Marrakech, ne livre pas assez de détails sur la nature de ces projets. Cependant, l'éducation et les services sociaux semblent attirer l'attention de la BID. Intérêt pour l'éducation et les services sociaux «La banque ne se concentre pas seulement sur l'économie et la santé mais aussi l'éducation et les services sociaux», indique M. Hajjar. Le président rappelle, par l'occasion, l'intervention de la BID dans plusieurs projets sociaux dans 16 pays africains. Ces programmes, de l'ordre de 250 millions de dollars, concernent la lutte contre la cécité. Pour l'heure, la banque a fait 300.000 interventions chirurgicales pour le compte de personnes atteintes de cette maladie. Aussi, la BID dispose d'un programme de bourses scolaires englobant également des étudiants africains. «La banque tend à réaliser le développement social», enchaîne-t-il entre-temps. Et ce n'est pas tout. Développement de villages intelligents «Nous parlons également dans la banque de villages intelligents», ajoute le président. Dans ce sens, il évoque le chiffre de 60% de la population mondiale qui s'installera en villes. Parallèlement, il cite l'exemple de l'aide accordée par la BID aux pays africains pour l'électrification des villages en y intégrant les énergies renouvelables. «Si l'on garantit la construction des villages intelligents, les villes seront désengorgées», poursuit-il. Le président saisit son passage pour rappeler les visites qu'il entreprendra, lors de son séjour au Maroc, aux projets financés par la banque, notamment la LGV. L'apport de la BID pour les PPP «Depuis sa création, la BID a soutenu des projets de PPP dans ses 57 pays membres pour un montant de 3,93 milliards de dollars américains dont le cofinancement a dépassé 45 milliards de dollars américains dans les domaines des services publics, des services financiers, des mines, de l'énergie et de la santé. Je suis fier de dire que le Maroc est l'un des principaux bénéficiaires des projets PPP de la BID», déclare-t-il lors de l'événement. Comme il l'explicite, le Royaume est un leader mondial des PPP en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables et des villes vertes. «Nous devrions tous considérer le Maroc comme un modèle pour les PPP afin que nous puissions en faire une référence et reproduire son expérience dans d'autres pays membres», ajoute-t-il. De plus, il rappelle le projet du port de Jorf Lasfar pour OCP au Maroc qui a créé plus de 200 emplois à la date de janvier 2019. De surcroît, l'intervenant ne manque pas de recommander d'«utiliser la finance islamique dans le cadre de projets PPP». Le credo et les annonces de Benchaaboun De son côté, le ministre de l'économie et des finances indique que le Maroc a fait le choix clair d'amplifier davantage l'effort d'investissement public pour renforcer l'offre en infrastructures et en services de qualité pour le recours notamment aux PPP. Ceux-ci sont, selon Mohamed Benchaaboun, «considérés comme un outil de prédilection pour doter le pays en infrastructures de qualité et bénéficier ainsi des capacités d'innovation et de créativité du secteur privé pour le financement et la gestion des projets». Mieux encore, le ministre fait une annonce. «Une nouvelle approche destinée à consolider la très petite entreprise et la PME sera mise en œuvre. Le tout à travers un plan d'action structuré visant notamment l'élaboration de la loi relative aux petits commerces», avance-t-il. Aussi, la loi de Finances 2019 prévoit, comme il le précise, la réservation de 12 milliards DH pour le financement innovant. «La préparation de ce montant est en cours», détaille-t-il. Tout comme le président de la BID, le ministre lance un appel à la contribution du secteur privé. «Le recours au PPP offre l'opportunité d'être l'une des solutions exemplaires et innovantes pour faire évoluer l'éducation, la santé et le développement urbain intelligent au Maroc», estime M. Benchaaboun.