qui vise à consolider un dialogue inter-libyen constructif pourrait certainement parvenir à un consensus sur les points de conflit et créer un climat propice pour adopter une solution politique globale. Le premier événement, où le Maroc a joué un rôle principal, c'était le 17 Décembre 2015, marqué par la signature de l'Accord de Skhirat sous les auspices des Nations unies pour mettre fin au conflit en Libye. Ensuite, le gouvernement libyen d'entente a été mis en place et est reconnu par la communauté internationale en tant que seul représentant légitime. Cet Accord de Skhirat demeure le cadre idéal pour la réconciliation nationale et constitue la référence politique à toutes les institutions libyennes. Sans oublier, ensuite, les 4 rounds du dialogue inter-libyen qui se sont déroulés à Bouznika. Le plus important est le 2ème round du dialogue du 2 au 6 octobre 2020 entre les délégations libyennes représentant le Parlement de Tobrouk et le Haut Conseil de l'Etat, qui a été sanctionné par un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté libyenne: la banque centrale, la commission anti-corruption, la Haute Commission électorale et le Conseil de la magistrature. Ces accords interviennent en application de l'article 15 de l'accord politique libyen conclu à Skhirat en décembre 2015 et en confirmation des conclusions de la conférence de Berlin soutenant la solution politique et sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il est à rappeler que, que les Leaders libyens présents au Maroc ont salué toujours le rôle majeur joué par le Royaume dans le dossier de la crise en Libye, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, se félicitant des positions historiques du Royaume et de son soutien en vue de la concrétisation de la volonté du peuple libyen pour la tenue des élections présidentielle et législatives. En effet, ce dialogue inter-libyen, qui s'est déroulé au Maroc, un pays frère à la Libye et qui partage avec lui les mêmes ambitions de développement, de progrès et de stabilité, s'est distingué par un esprit de responsabilité et de consensus. Il s'agit d'un dialogue inter-libyen et non d'un dialogue sur la Libye et que ce dernier est mené par les Libyens eux-mêmes sans aucune ingérence étrangère. C'est une initiative marocaine, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour parvenir à un consensus politique qui va contribuer à la stabilité et à la prospérité en Libye, et qui permettra à ce pays de sortir de la crise qu'il connaît depuis des années. D'autant plus, le Maroc adopte une position constructive, basée sur une neutralité positive. Et grâce à sa politique étrangère fondée sur les principes de paix et de sécurité, aussi bien en Afrique que dans le monde arabe, et aussi à son expérience en médiation, le Maroc a su jouer un rôle primordial dans le processus des négociations entre les parties belligérantes, en rapprochant les points de vue divergents, et en créant un climat propice pour parvenir à une solution politique globale. D'ailleurs, ce rôle constructif du Maroc dans la facilitation du dialogue libyen a été largement salué et apprécié par les capitales occidentales et arabes et par plusieurs organisations internationales et régionales, à leur tête l'Organisation des Nations-Unies (ONU) qui soutient toutes les initiatives qui permettraient de faire progresser et de compléter les efforts de paix en cours pour la résolution de la crise libyenne, y compris les derniers efforts du Maroc qui a abrité les séances du dialogue inter-libyen. De son côté, l'Union Européenne (UE) a salué et encouragé l'initiative marocaine comme une contribution opportune aux efforts déployés par les Nations unies en vue d'une solution politique de la crise en Libye, de nature à garantir la cohésion du pays, son intégrité territoriale et sa souveraineté. Sans oublier, que l'Envoyé spécial pour la Libye et Chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye, Ján Kubiš, le 13 septembre 2021, a exprimé lors de sa visite au Maroc sa gratitude au Royaume d'être un partenaire solide et un acteur agissant de la communauté internationale pour le soutien du processus politique qui devrait conduire à plus de stabilité, d'unité et de coopération en Libye. En guise de conclusion, les accords de Bouznika représentent la feuille de route pour tout dialogue inter-libyen à l'avenir. Il s'agira de convenir des élections présidentielles et législatives, de la mise en place d'un parlement uni et un gouvernement d'union nationale, de l'adoption d'une nouvelle constitution et de la construction d'une armée véritablement nationale. Par Khalid Cherkaoui Semmouni, Professeur Chercheur à la Faculté de Droit à Rabat