A la veille de l'émission imminente de ses premiers Green Bonds (« obligations vertes »), le groupe Banque Centrale Populaire (BCP) obtient un soutien déterminant de la part d'une Institution mondiale de premier ordre. En effet, la Société Financière Internationale (SFI) a acté le principe de souscrire pour 100 millions d'euros (soit 1,1 milliard de dirhams) à la première sortie sur le marché international du numéro deux du secteur bancaire marocain pour une émission de ce type. Avec un tel souscripteur providentiel, la BCP sécurise ainsi la moitié d'une opération portant sur un total de 2 milliards de dirhams qui avait reçu, dès fin 2016, le visa préliminaire de l'Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux (AMMC). A travers cette émission, la banque coopérative vise à refinancer ses futurs engagements au profit des projets d'infrastructure en énergies renouvelables (ENR) au Maroc. Il faut dire que le succès de l'ambitieuse stratégie marocaine de porter à 52 % la part des ENR dans sa production d'électricité, repose en grande partie dans la capacité de mobiliser les financements adéquats pour les projets très capitalistiques qu'incarnent les fermes éoliennes, les parcs solaires ou encore les centrales hydroélectriques. Et les banques marocaines sont de plus en plus sollicitées par les développeurs privés ou les adjudicataires des appels d'offres lancés par l'ONEE pour apporter des financements structurés adossés à des concessions à long terme. Quant à la filiale de la Banque mondiale qui est déjà actionnaire de la BCP à hauteur de 4,7% (via ses deux fonds Africa Capitalization Fund et IFC Capitalization Fund), elle réalise à travers cette opération sa première intervention au Maroc en 2017. Rappelons que BMCE Bank Of Africa a été, en novembre 2016, le précurseur au Maroc en matière d'émission de Green Bonds avec une levée de 500 millions de dirhams ayant drainé un taux de souscription de 826 % (8,3 fois) venant principalement de la part d'institutionnels locaux.