La Société financière internationale (SFI), a réussi à s'imposer ces dernières années en tant qu'acteur incontournable du paysage économique national. Une position qu'elle compte consolider à travers sa nouvelle politique d'accompagnement des entreprises marocaines à la conquête de l'Afrique Subsaharienne. Avec une nouvelle approche et de nouveaux objectifs, la Société financière internationale Maroc (SFI), filiale du groupe Banque Mondiale se remet au goût du jour. Ce repositionnement stratégique se traduit principalement par «l'accompagnement des entreprises et des institutions financières, notamment celles voulant se développer en Afrique subsaharienne», explique d'emblée Joumana Cobain, directrice générale de la SFI Maroc. Pour elle «l'idée derrière ce dynamisme est surtout de soutenir les facilités d'intégration économique régionale ainsi que les partenariats d'investissement «Sud-Sud» à partir de la plateforme marocaine», confirme Cobain. A ce niveau, plusieurs questions se posent, que ce soit pour le timing ou pour le choix du pays. Car, si la SFI accorde davantage d'intérêt au Maroc cela ne relève point du hasard. En effet, la présence de la SFI au Maroc ne date pas d'hier. Depuis son installation au Maroc, ses investissements ont été très modestes. Actuellement, la filiale de la banque mondiale a décidé de passer à la grande vitesse pour faire du pays une base africaine, une offensive qui a été amorcée par deux partenariats phares avec le groupe Saham et la groupe Banques Populaires. La DG du SFI en arrive également au même constat, mais elle affirme qu'actuellement «le Maroc est un pays prioritaire pour la SFI». Ce regain d'intérêt, la filiale de la BM l'explique notamment par l'importance que portent les entreprises marocaines au marché subsaharien, mais également au développement spectaculaire qu'a connu l'économie marocaine ces dernières années. Un essor qui mènera évidemment à l'existence d'un besoin de financement de la part des entreprises et institutions cibles. D'où le rôle important que peut jouer la SFI à ce niveau. Pour ce faire, cet organisme financier de premier plan a mis en place plusieurs moyens d'accompagnement. Il s'agit entre autres, des dettes à long terme ou encore des rentrées dans le capital. Sur ce volet, la SFI ne se considère pas en tant que capital risque. La raison est simple, «nous n'avons pas de durée limite pour faire la sortie du capital», explique Joumana Cobain, avant d'ajouter «nous sommes sur des partenariats avec des opérateurs stratégiques capables de structurer le marché ou de se positionner en tant qu'acteurs régionaux. Du coup, la sortie du capital ne peut se faire qu'une fois nos objectifs atteints». En somme, la SFI parait très motivée pour soutenir le développement des relations des entreprises marocaines avec le reste de l'Afrique. Cet organisme est en train de travailler sur plusieurs projets de partenariat dans les secteurs financiers, infrastructures et énergies renouvelables qui seront scellés dans les quelques mois à venir. SFI rentre dans le capital de la BCP La Banque centrale populaire (BCP) et la Société financière internationale viennent de sceller officiellement leur partenariat capitalistique. La filiale de la Banque mondiale prend ainsi 5% du capital de la BCP pour la modique somme de 204 millions de dollars, soit le plus gros investissement réalisé par la SFI au Maroc. Ce montant de la transaction tombe à point nommé pour la banque engagée dans de vastes projets de développement, notamment en Afrique. La SFI est accompagnée dans ce partenariat par deux de ses fonds d'investissement: IFC Capitalization Fund et Africa Capitalization Fund, qui ont injecté respectivement 127,5 et 22,7 millions de dollars US. La SFI, elle, a participé à hauteur de 53,8 millions de dollars. L'intérêt porté par la SFI à la BCP, trouve ses explications dans le leadership de cette banque au niveau du financement des PME au Maroc. Une politique qu'elle entend calquer également en Afrique.