C'est fait. Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) vient de viser la note d'information relative à l'augmentation du capital de la Banque Centrale Populaire réservée au groupe Société Financière Internationale (SFI) (www.lesechos.ma). Bien entendu, cette augmentation d'un montant de plus de 1,74 milliard de DH portant sur l'émission de 8.657.096 actions pour un prix d'émission de 201DH (dont 191DH de prime d'émission) sera soumise à l'approbation de l'assemblée générale extraordinaire de la BCP, qui devrait se tenir le 21 septembre prochain. Elle devra décider de la suppression du droit préférentiel de souscription pour réserver la totalité de l'augmentation de capital au groupe Société Financière Internationale. Quant à l'objectif de cette opération stratégique, il réside dans la volonté des deux institutions de «mettre en place un partenariat capitalistique», via une prise de participation de la SFI au capital de la BCP à hauteur de 5% post-augmentation. Pour rappel, cette opération se fera à travers les sociétés (i) International Finance Corporation, (ii) Africa Capitalization Fund LTD et IFC Capitalization (Equity) Fund L.P. Cela étant, avec cette importante opération, le groupe Banque Populaire entend développer son positionnement en matière de financement des PME, notamment dans la région de Casablanca. Bien évidemment, ce partenariat avec la SFI devrait permettre à la Banque «d'augmenter sa part de marché et de consolider son leadership sur ce type de financement». Il devrait lui permettre également de contribuer à l'augmentation de la bancarisation. À ce niveau, le management de la BCP précise que celle-ci a toujours joué un rôle majeur dans l'octroi des services bancaires au marché du low-income (faibles revenus) et, par corollaire, dans le développement de la bancarisation du pays. En d'autres termes, ce partenariat devrait aboutir «à améliorer l'accès aux services bancaires pour les clients de détail au Maroc». Sur un autre registre, SFI devra ouvrir le capital de la Banque à des investisseurs internationaux, tout en renforçant la gouvernance de la Banque. Bien évidemment, la BCP devra profiter du positionnement de la SFI pour aligner sa gouvernance aux best practices internationales. Ce n'est pas tout, puisque la banque pourra s'appuyer sur l'expertise et la présence en Afrique de SFI pour développer son activité dans ce continent. Pour rappel, cette opération, qui se matérialise par l'entrée dans le capital de la BCP de l'une des plus importantes institutions financières de la Banque mondiale, ne constitue nullement une surprise. Il s'agit tout simplement de la poursuite de la stratégie de la BCP engagée en 2011, avec notamment la cession de 20% de son capital aux Banques populaires régionales (BPR). Durant cette opération, le management avait bien affirmé «qu'une prochaine phase d'augmentation dans une fourchette comprise entre 5 et 15% était en cours de validation» (www.leschos.ma).