Le groupe Banque populaire ouvre son capital à la Société financière internationale (SFI) filiale de la Banque Mondiale à hauteur de 5 %. Pour le numéro deux du secteur bancaire au Maroc, ce sont 204 millions de dollars d'investissement qui vont lui permettre de mieux affûter sa stratégie d'expansion vers l'Afrique. L'Etat poursuit son désengagement du capital de la BCP, pour favoriser sa vocation coopérative et mutualiste « Le partenariat que nous venons de sceller avec la SFI intervient à un moment où nous avons finalisé, mardi dernier, le closing de notre projet de croissance en Afrique. À travers ce projet, nous comptons faire bénéficier les pays où nous allons nous implanter de notre savoir-faire et de notre business model de manière à contribuer à leur essor économique et social », a déclaré Mohamed Benchaaboun, président du Groupe Banque Populaire lors de la cérémonie de signature du partenariat BCP-SFI, jeudi soir à Casablanca, en présence de Mouayed Makhlouf, directeur de la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) au sein de l'IFC, Khawaja Aftab Ahmed, directeur du Secteur financier à l'IFC et Joumana Cobein, directrice du Bureau Maghreb à l'IFC. L'opération développera les investissements transfrontaliers, et facilitera l'intégration économique et financière dans la région MENA en soutenant notamment les entreprises du secteur privé. Ambitions africaines Une transaction similaire avait déjà été réalisée en avril dernier, en faveur cette fois, du français BPCE (Banques Populaires – Caisses d'Epargne), qui s'était vu octroyé 5 % des parts pour une valorisation estimée à environ 140 millions d'euros. Cette transaction avait permis à la BCP d'acquérir 50 % du capital de Banque Atlantique de Côte d'Ivoire et d'injecter aussitôt 100 millions d'euros dans Atlantic Bank International, un nouveau holding créé pour agir dans les sept pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA: Côte d'Ivoire, Sénégal, Bénin, Togo, Burkina-Faso, Mali et Niger). La BCP emboîte ainsi le pas à ses consœurs BMCE Bank et Attijariwafa Bank. Cette dernière, numéro un dans le royaume, est déjà activement présente dans une dizaine de pays d'Afrique francophone et intéressée par les pays d'Afrique anglophone. Vocation coopérative et mutualiste Suite à ces augmentations de capital et selon une source proche du dossier, l'Etat marocain, qui était il y a un an encore, l'actionnaire de référence, ne détiendrait plus que 6 % environ du Groupe. Depuis la promulgation de la loi 12/96 et plus précisément depuis 2002, L'Etat poursuit son désengagement du capital de la BCP, pour favoriser sa vocation coopérative et mutualiste. Le tour de table a été ensuite élargi aux institutionnels marocains, dont l'OCP qui détient la même participation que L'Etat, puis les institutionnels internationaux. Démarche participative et citoyenne Aujourd'hui, les Banques Populaires Régionales, détentrices de l'exclusivité des titres cédés par L'Etat, sont devenues le principal actionnaire du groupe, avec 40% des parts. Ceci permet selon le Président du groupe « d'investir 90% de l'épargne collectée dans une région dans la région même, répondant ainsi à l'un des principaux objectifs de la réforme et contribuant à la création d'une dynamique de développement régional ». Mais aussi, et dans une démarche participative et citoyenne, d'accompagner les chantiers structurants initiés par les pouvoirs publics d'une part et de faciliter l'accès au crédit aux PME et aux TPE (Très petites entreprises) d'autre part. BP en chiffres Mobilisation de l'épargne (Encours) : 180 milliards de dirhams Concours à l'économie : 167 milliards de dirhams Epargne des MRE : 70 milliards de dirhams Bancarisation : 4 millions de clients Réseau : 1050 agences sur le territoire national, 40 en Europe et 180 en Afrique Microcrédit : 450.000 clients Fonds propres : 30 milliards de dirhams * Tweet * *