Ceux qui ont commencé le travail sur la réforme des dossiers de retraite sont déjà partis en retraite, Ceux qui ont milité pour un système durable ont battu en retraite et ceux qui s'angoissent en voyant les premiers mouvements de dérive du « bateau retraite » cherchent leurs gilets de sauvetage et attendent soit le naufrage et la perte du système, soit l'arrivée des secours ou le passage d'un grand paquebot qui pourrait les embarquer et leur assurer les premiers secours avec un minimum de repas. par D.A. Hier encore, le gouvernement semblait déterminé à aller de l'avant et procéder au premier sauvetage du régime des pensions civiles géré par la CMR. Avant juin, nous a-t-on dit, les premières mesures d'ordre paramétriques seraient en place. Le parlement serait mis devant ses responsabilités et la majorité porterait le projet et le voterait avant fin juin. Les syndicats invités au dialogue social auraient puisé toutes les voies de recours et la voie de la légitimité démocratique serait décisive pour sauver «le soldat» retraite. Et depuis, les réunions ont eu lieu et les commissions se sont «reformées» autour des ministres de l'Economie et des Finances, de l'emploi et de la modernisation des secteurs publics. Les discours sont toujours les mêmes. D'un côté, on met en garde contre toute remise en cause des droits des retraités, des conditions de départ à la retraite et on met en avance la nécessité de traiter la question dans le cadre de l'ensemble des composantes du dossier social et notamment, la revalorisation des salaires. De l'autre côté, on tire la sonnette d'alarme sur les premiers déficits et sur l'inévitable épuisement des réserves au cours des prochaines années, si aucune réforme n'est mise en place dans les meilleurs délais. Finalement, l'indexation est plus facile que la retraite Le dossier de la compensation semble plus facile que le dossier des retraites. L'indexation semble marcher jusqu'à présent et les gains sont enregistrés en milliards de DH. Certains disent que c'est le volet le plus facile de la compensation. Le gaz butane, le sucre et la farine nationale sont plus coûteux pour la paix sociale et pour l'audience politique. Le marché du pétrole a aidé à apaiser les esprits et les surcoûts des premières indexations ont été absorbés par la baisse des prix des derniers mois. La retraite est plus complexe et ses impacts sont très dangereux. Le marché financier vit, en grande partie, grâce aux réserves des caisses de retraite, les syndicats restent malgré leur faible implantation une force qui peut nuire et fédérer les «victimes» autour de la «précarité sociale et la perte des acquis». Finalement, le dialogue social va continuer et le ministre de l'Economie semble avoir intériorisé le report du début de la réforme du régime des pensions civiles au 1er janvier 2016. Le gouvernement avance le chiffre de 5 milliards de coût pour le budget de l'ajustement des cotisations et environ 2 milliards pour le maintien en service des fonctionnaires au-delà de 60 ans. C'est un coût supportable au regard de certaines dépenses supportées par le budget de l'Etat et qui n'ont pas la même importance stratégique. Danger ... les déficits se creusent En attendant, les compteurs s'affolent et les déficits s'accumulent. L'année 2014 s'est soldée par un déficit de 871 millions de DH. En 2015, le déficit mensuel atteindra environ 212 millions de DH pour nous donner un chiffre en fin d'année de 2, 547 milliards de DH. Le tableau des déficits fait peur. En 2022, les guichets de la CMR ne pourraient plus accueillir les retraités et les fonctionnaires qui sont aujourd'hui encore jeunes, revendiqueraient le choix de leurs régimes de retraites. Ils iraient, peut-être, vers des assurances ou vers des systèmes privilégiant le système de la capitalisation. C'est un tableau qui peut sembler apocalyptique, «mais demain est visible pour celui qui regarde bien» comme le dit le proverbe arabe. (Ina ghadan li nadherihi la karibe). En 2022, le déficit serait de plus de 22 milliards de DH.n