Une banque très ancienne, méconnue du grand public. L'Union Marocaine des Banques (UMB) est très convoitée par la Qatar National Bank, qui a déjà un pied en Tunisie. Bank Al Maghrib a déjà donné son feu vert. C'est confirmé. L'Union Marocaine des Banques connaît un nouvel actionnaire et pas des moindres : la Qatar National Bank. Cette banque qatarie n'en est pas à ses débuts dans la région. En effet, cette dernière avait remporté l'appel d'offres international relatif à la privatisation de la Banque tuniso-qatarie. En ce qui nous concerne directement, «Qatar National Bank a été agréée comme actionnaire stratégique de l'Union Marocaine des Banques», précise Ahmed Assaid Al Fadili, administrateur de l'UMB. Alors en sommes-nous au rachat complet de l'institution bancaire ou à une prise de participation seulement ? Pour ce type de détail, il faudra encore attendre. «Rien n'a encore été fixé », tranche-t-il. Et d'ajouter : «nous sommes en attente du business plan que doit remettre Qatar National Bank ». Les conditions de l'entrée dans le capital de l'établissement financier qatari ne semblent pas encore établies. Intégrer les nouveaux investisseurs ? Tout ce que l'on sait, c'est que l'opération est en négociation depuis des mois. Aucun communiqué officiel n'a été diffusé à ce sujet. Mais déjà, plusieurs hypothèses se profilent. D'une part, une prise de participation stratégique laisse entendre un simple positionnement de la banque qatarie. D'autre part, cette opération reposerait sur une volonté de mettre en place un système de synergie avec l'UMB. Quant à la décision d'intégrer les nouveaux investisseurs, elle semble avoir échappé à «l'accord» de la banque convoitée. Et la réponse de celui qui préside aux destinées de la banque aux six agences est sans appel : «ce sont les autorités de tutelle qui statuent là-dessus. La procédure est identique pour n'importe quel investisseur désirant s'installer au Maroc. Ce sont ces mêmes autorités qui accréditent». Qu'en serait-il dès lors du conseil d'administration de la banque dont les actionnaires, pour ne citer que les princes décédés Moulay Abdellah ou encore Moulay Ali, et des ressortissants espagnols et américains, ne semblent pas s'intéresser outre mesure à la gestion de cette dernière, et ce depuis des années. Selon les informations disponibles, le capital comprend plusieurs centaines de personnes physiques que les assemblées générales n'ont jamais réussi à réunir. Résultat, le quorum n'était jamais atteint. En effet, l'une des principales faiblesses dont souffrait cet établissement était l'éclatement de l'actionnariat, qui ne permettait aucune prise de décision au niveau de la gestion. «Un retrait des actionnaires actuels est éventuel, sauf que je ne peux pas me prononcer en leur nom», indique à ce propos Ahmed Assaid Al Faidi. Par ailleurs, quand on souligne, comme le relèvent certains observateurs, le désintérêt de ces derniers pour l'entité, cela laisse supposer que les termes de la proposition qatarie comprendraient certainement cet aspect de la question. En tout état de cause, le nouvel actionnariat mettra un terme à une situation transitoire qui dure depuis 1967. Date à laquelle BMCE a été sollicitée pour gérer en procuration l'établissement. En 2007, elle abandonne la mission qui est confiée à un administrateur nommé par l'Etat. Ce commis de l'Etat avait, de par les dispositions juridiques, les mains liées. De par la loi, il est interdit à l'administrateur provisoire de procéder à des acquisitions de biens immeubles, ce qui limite le développement du nombre d'agences. L'autre chantier auquel devrait s'atteler la stratégie qui sera mise en place, se focalisera également sur la reconstruction de l'image de l'établissement financier.