C'est sur insistance de Feu Hassan II que l'organisation de Libération palestinienne a été reconnue comme unique représentant du peuple palestinien en 1973, alors que le Hachémite Hussein ne voulait pas en entendre parler. Dominée à l'époque par le Fatah, elle était l'instance où toutes les factions étaient représentées. Cela a tenu 25 ans, malgré les divisions. Mais depuis 15 ans, cette organisation ne fonctionne plus. Le Hamas et le Jihad Islamique refusent la mainmise du Fatah. Sur le plan diplomatique, c'est l'autorité palestinienne qui a pris toute la place, jusqu'au coup d'Etat du Hamas à Gaza. Cette fois on est réellement face à une division irréversible. Le représentant de l'autorité palestinienne auprès du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a déclaré « l'envoi des roquettes est un crime de guerre », il a accusé le Hamas d'être à l'origine de la guerre en cours. Mahmoud Abbas a accepté la proposition Egyptienne. On sait aujourd'hui qu'elle a été préparée en complicité avec les Israéliens. Abbas a induit en erreur, les ministres des affaires étrangères arabes en annonçant que les Palestiniens acceptaient la trêve. Le Hamas et le Jihad l'ont rejetée, d'abord parce que Sissi ne les a pas consultés, mais surtout parce que le texte met les belligérants à égalité et qualifie le lancement de roquettes d'agression. Le texte ne prévoit aucun engagement d'Israël sur le blocus, les prisonniers ou la rétrocession des impôts. Du coup, Abou Mazen est perçu comme étant dans le camp des Israéliens. L'un des objectifs de l'agression de l'Etat hébreu, la fin du gouvernement d'Union nationale, est largement atteint, au-delà même des espérances de Netanyahu. Seulement, Abbas étant totalement démonétisé à Gaza, il faudra bien négocier avec le Hamas ou lancer l'offensive terrestre avec les risques que cela comporte. La question palestinienne entre dans une nouvelle phase. Ni l'OLP, ni l'autorité palestinienne n'ont plus la moindre légitimité. Abou Mazen peut signer les accords qu'il veut, tout céder, il ne peut rien imposer sur le terrain. Les Israéliens n'ont plus aucune raison de lui céder quoi que ce soit, puisqu'il n'a aucune latitude pour faire respecter ses engagements. Ils développent déjà une stratégie : faire de la Cisjordanie un canton relativement prospère, et asphyxier Gaza pour induire un transfert des populations. Le PNB par habitant est de 4000 dollars en Cisjordanie et seulement 1700 dollars à Gaza. A Tel Aviv, ils jouent aux échecs, Abbas aux dames et sans aucune conviction. Le drame palestinien est appelé à durer.