Jawad Kerdoudi, Président de l'Institut Marocain des Relations Internationales. Dans le cadre de son colloque international dédié à l'Afrique, l'IMRI a lancé deux journées de réflexions sur la politique Africaine du Maroc. Pointant les atouts du continent, l'institut a axé sa réflexion sur la stratégie de repositionnement et développement géostratégique du continent, et la manière dont le Royaume peut axer sa politique dans le cadre de la coopération sud-sud. L'Institut marocain des relations internationales (IMRI) a tenu un colloque international sur le thème: "l'Afrique: quels enjeux stratégiques et économiques pour le Maroc?" du 13 au 14 juin 2014. Cette grande messe de la réflexion sur les potentialités du continent pour notre pays, s'est tenue autour de plusieurs thèmes. Ces derniers ont abordé autant les conditions du développement du potentiel géostratégique et économique du continent,que la stratégie pour une politique africaine du Maroc. Des questions primordiales, selon l'ensemble des participants. L'intérêt du chef de l'Etat pour le développement de la coopération sud-sud, n'a pas manqué d'être mis en exergue et à juste titre par Jawad Kerdoudi, président de l'IMRI. Dans les faits, le Monde s'est réveillé et a compris que c'est par le commerce avec l'Afrique que de nombreux pays de par le Monde pourront trouver les points de croissance qui manquent terriblement à leurs propres économies. Reste que l'on se demande comment on peut arriver à une stratégie homogène géostratégique de l'Afrique, puisque géopolitiquement, ce sont des Afriques qui coexistent sur le continent. C'est une réflexion qu'on ne peut manquer de se faire, puisque nos amis subsahariens se moquent gentiment de la vision marocaine, qui semble souvent ne pas réaliser faire partie du continent en nous glissant un "pourquoi les Africains? Le Maroc est -il en Europe?" Géopolitiquement, le Maghreb est une Afrique, qui ne ressemble pourtant pas à l'Egypte qui, certes se situe géographiquement en Afrique mais politiquement, au Moyen-Orient. Le Roi comme moteur de la stratégie africaine du Maroc Reste que pour Jochen Lobah, représentant de la fondation Hanns Seidel, le développement africain passera par la bonne gouvernance et l'Etat de droit. Pour Ahmed Ghozali, ex-Premier ministre algérien et participant au colloque : "il n'y aura pas de développement durable sans économie, pas d'économie sans Etat de droit, et pas d'Etat de droit sans bonne gouvernance." Concluant ainsi que le Maroc devrait jouer un rôle clé pour l'Union Européenne dans le développement de ses relations avec l'Afrique Subsaharienne. Pour Charles St Prot, directeur de l'Observatoire d'Etudes Politiques de Paris : "il y a une réelle volonté politique menée par le Roi du Maroc. Là où la spécificité marocaine intervient, c'est dans sa connaissance de l'islam qui contrecarre les "charlatans de la foi" et permet une réelle ouverture africaine. C'est la tolérance du Maroc, et sa volonté de créer un mouvement de progrès sur le contient qui ne peut que jouer en sa faveur". Là, les intervenants pointent du doigt une réalité : "l'Afrique se trouve confrontée à plusieurs défis. Ce sont les conflits armés, le terrorisme, l'instabilité politique, la pauvreté, le trafic de drogues et d'armes, surtout dans la région du Sahel", regrette Jawad Kerdoudi dans son allocution d'ouverture. Il conclura le colloque par le rôle prépondérant de Maroc Export comme catalyseur de cette politique vers l'Afrique, et la nécessité de développer une diplomatie économique. L'IMRI ne révèle pas les recommandations que l'institut compte faire parvenir au cabinet de Sa Majesté, "nous devons encore nous concerter sur les conclusions tirées lors de ces tables rondes", s'excuse le président de l'IMRI. Certainement enrichissantes…