Nul ne peut me suspecter de la moindre transigeance concernant l'affaire du Sahara. Je suis prêt à sacrifier mes propres enfants pour l'intégrité territoriale. Je l'ai toujours écrit, le Maroc ne peut pas survivre sans son Sahara, sans sa profondeur africaine. Une presqu'île cernée par l'Algérie, l'Espagne, un état fantoche et la mer ne ressemble en rien au Maroc que nous a légué l'histoire. Mais je ressens un vrai malaise face à la communication. Je peux me tromper, mais je crois qu'on fait fausse route. Relisons bien la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU, elle dit quatre choses essentielles : - Elle reconduit la mission de la Minurso en l'état, sans aucune extension à la protection des droits de l'Homme. La résolution a été présentée par les USA et l'on sait que grâce à une réaction royale, la Maison Blanche a désavoué Rice la représentante à l'ONU, il y a à peu près un an ; prenant conscience du danger que cela comportait. - Elle réclame le recensement des réfugiés de Tindouf et leur accès aux droits que leur confère leur statut. L'Algérie s'y refuse et s'y refusera. - Elle met en exergue les avancées du Maroc en matière des droits de l'Homme. - Enfin, elle qualifie l'offre marocaine d'autonomie de crédible. Alors que nos adversaires restent dans l'optique du référendum, ce qui est très éloigné de l'objectif d'une solution négociée. Bien sûr que c'est important, puisque le Polisario et l'Algérie n'ont pas pu faire infléchir la position de la communauté internationale. Mais ce sont les mêmes positions depuis plusieurs années. Laisser entendre que c'est une victoire décisive me laisse pantois. La victoire décisive c'est quand ces instances reconnaîtront la souveraineté du Maroc. Nous en sommes loin, mais le sillon est tracé. Depuis deux ans, la résolution du Conseil de Sécurité lie la situation au Sahara à la stabilité de la région du Sahel. Aucune puissance ne peut nier aujourd'hui que le Maroc et sa stabilité sont au cœur de la sécurité mondiale. Ce point-là est décisif, parce que le potentiel économique algérien ne pèse pas lourd face au péril terroriste. Mais en même temps, il ne faut pas oublier que dans un an, cela sera à refaire. Entre-temps, il n'y a aucune raison de voir l'Algérie changer de position, ce pays s'installe dans un immobilisme annonciateur de déflagration en élisant une momie à la présidence. Le rapport de Ban Ki-moon, ignoré par la résolution US, démontre que nos ennemis ont des capacités de nuisance. La diplomatie officielle joue son rôle et s'appuie sur les réformes réalisées et les réalités géostratégiques. Mais, il nous faut une véritable mobilisation de toutes les forces vives de la Nation avec comme objectif de créer une vraie pression sur Alger en vue de clore le dossier. La communication auto-célébratrice ne participe pas de ce mouvement. C'est mon point de vue, j'espère sincèrement me tromper, mais je trahirai mes devoirs de citoyen si je ne l'exprimais pas.