Dans son rapport annuel 2023 sur la situation économique, monétaire et financière, Bank Al-Maghrib (BAM) s'est réjouie des « bonnes conditions » dans lesquelles se déroule la stratégie de flexibilisation du régime de change, entamée il y a plus de six ans. Le dirham a évolué tout au long de l'année à l'intérieur de la bande de fluctuation sans intervention de BAM, lit-on dans le document, rappelant que le parachèvement de cette transition est inscrit au plan stratégique 2024-2028, au même titre que la mise en place du cadre de ciblage d'inflation. « Compte tenu d'un effet marché favorable, le dirham a terminé l'année en appréciation de 5,6% par rapport à la devise américaine et de 2% par rapport à l'euro », indique la banque centrale, notant que les évaluations trimestrielles ont montré que la valeur de la monnaie nationale restait globalement en ligne avec les fondamentaux de l'économie. De plus, l'approfondissement du marché de change s'est poursuivi, avec une hausse du volume des transactions sur le compartiment interbancaire de 74,7% à 754 milliards de dirhams (MMDH) et un recours important aux instruments de couverture, qui ont totalisé un montant de 258 MMDH, en baisse de 10% en lien essentiellement avec le repli des cours internationaux des produits énergétiques. Lire aussi | Omar Bakkou: «Cette configuration du marché des changes ne correspond pas à celle de l'économie marocaine» Le Maroc a engagé, en janvier 2018, une transition volontaire et graduelle d'un régime de change fixe vers un régime de change plus flexible. La première phase s'est traduite par un élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±0,3% à ±2,5% par rapport à un cours central fixé sur la base du panier de référence en vigueur, composé de l'euro (EUR) et du dollar américain (USD) à hauteur respectivement de 60% et 40%. En mars 2020, les autorités monétaires ont décidé de procéder à un deuxième élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5%, après l'atteinte de l'ensemble des objectifs assignés à la première phase, à savoir l'augmentation de la liquidité en devises sur le marché de change domestique et l'appropriation par les opérateurs économiques de la notion du risque de change.