A l'issue de cette première semaine après la deuxième phase d'élargissement de la fluctuation du DH, ce dernier a fonctionné de manière normale et la volatilité du marché est restée stable. Comme constaté auprès de la salle des marchés de BMCE Capital. Le 9 mars 2020, la deuxième phase de l'élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5% par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d'un panier de devises composé de l'euro (EUR) et du dollar américain (USD) à hauteur, respectivement, de 60% et 40% est entrée en vigueur. Plus de deux ans après la première phase, ce nouvel élargissement était très attendu par la sphère économique et les experts étaient quasiment unanimes que toutes les conditions favorables sont réunies. D'autant plus, qu'il est attendu de cette réforme de la politique de change un gain en compétitivité et une souplesse face à un éventuel choc externe. Cette première semaine est l'occasion de prendre le pouls auprès de la salle de marché de BMCE Capital pour voir comment s'est comportée la monnaie nationale. « Au vu d'un « contexte macroéconomique et financier favorable », Bank Al Maghrib a décidé d'élargir cette bande de fluctuation à ±5% en Mars 2020, laissant le Dirham marocain répondre davantage à l'offre et la demande sur le marché de change. Ce dernier continue de fonctionner de façon normale. En effet, lors des premiers jours post flexibilité aucun impact n'a été relevé, les flux à l'import et l'export se compensent et la volatilité du marché est restée stable. Cet élargissement de la bande contribuera indéniablement à renforcer la compétitivité du Maroc sur la place internationale et à l'absorption des chocs externes », affirme-t-on du côté de BMCE Capital. Un marché interbancaire rodé à l'exercice Il faut reconnaître que le marché a depuis le 15 janvier 2018, bien négocié ce nouveau virage. Le Wali de Bank Al-Maghrib lors d'un Conseil de BAM de 2018 s'était félicité de l'autorégulation par le marché, en annonçant que dès le 20 mars 2018 aucune demande d'achat ou de vente de devises des banques n'a été enregistrée auprès de la Banque centrale. Par ailleurs, le marché interbancaire a enregistré une nette dynamisation en 2018, les échanges de devises contre dirhams ayant atteint en moyenne mensuelle 10,7 MMDH, en progression de 22,5% par rapport à l'année 2017. « Le passage à un régime de change flottant signifie que le dirham a été libéré du lien exclusif avec ces deux devises et que la loi de l'offre et de la demande intervient dans la détermination des cours de change. Il s'agissait là de l'étape cruciale dans le processus de flexibilisation du régime de change. L'instauration d'une bande de fluctuation de ±2,5% de la monnaie nationale avait suscité quelques appréhensions chez les opérateurs économiques ; deux ans après, les résultats de la libéralisation du dirham sont rassurants et l'appréciation du dirham depuis Janvier 2018 dénote bien d'une situation maintenue sous contrôle jusqu'à présent », rappelle-t-on auprès de BMCE Bank. Le troisième maillon de la chaîne qui doit être sensibilisé davantage à cet élargissement sont les opérateurs eux-mêmes, particulièrement sur les outils de maîtrise et de couverture des risques liés au régime de changes.