Le spectre d'une année blanche plane sur l'école publique et, par ricochet, l'enseignement privé sera lui aussi dans l'incapacité d'établir les examens, principalement pour les lycéens. L'école publique n'a pas fais sa rentrée scolaire, un premier semestre blanc à cause des grèves les plus longues dans le secteur de l'enseignement au Maroc. Une situation inquiétante, surtout pour les parents d'élèves. « Des parents déçus mercredi dernier, au lendemain de la signature de l'accord sur le nouveau statut des fonctionnaires de l'Education nationale, entre le gouvernement et les syndicats », écrit L'Economiste dans son édition du jeudi 28 décembre. Selon un directeur d'une école publique cité par le quotidien, les parents ont été surpris de constater que les établissements d'enseignement sont encore fermés en dépit de la signature du fameux accord, estimant qu'il serait plus difficile de les rassurer quant à la reprise des cours pour cette année scolaire. L'année blanche est plus que jamais vue comme une fatalité. Lire aussi | Accord sur le statut des fonctionnaires de l'Education nationale : les principaux points « Peut-on toujours rattraper cette année ? «Les profs possèdent la capacité et les outils pour organiser des rattrapages. Il suffit d'en avoir la volonté. Toutefois, si les grèves se poursuivent pour une ou deux semaines supplémentaires, la situation deviendra très compliquée», estime Mohamed Khoufaifi, SG adjoint de de la Fédération nationale de l'enseignement (l'UMT) », s'interroge le quotidien. La coordination nationale du secteur de l'enseignement est décidée à poursuivre son bras de fer, ce qui n'annonce rien de bon pour les élèves. «Le Maroc ne peut pas se permettre une année blanche. Ce serait jeter plus de 30% du budget par les fenêtres. Sans compter les concours de juillet pour les grandes écoles», souligne un ancien haut cadre de l'Education nationale. Pour débloquer la situation, l'expert des questions éducatives en appelle à une intervention royale. «C'est la seule solution! Après, nous pouvons allonger un peu l'année scolaire et organiser des rattrapages», soutient-il. Même du côté du privé, le moral n'est pas au beau fixe, surtout pour les lycéens. «Si le public poursuit ses grèves, nous ne pourrons pas non plus passer les examens, et ce sera l'année blanche pour tout le monde», se disent-ils. Lire aussi | Gazoduc Maroc-Nigéria. Alger ou la tentation du pire Si la menace d'année blanche se précise, l'école privée n'est pas pour autant épargnée. Là aussi la crainte est également de mise, surtout chez les lycéens. La poursuite des grèves dans le secteur public, ces derniers ne pourront pas non plus passer les examens, et cette année scolaire sera blanche pour tous.