Déjà déficitaire en temps normal, le quantum horaire de l'année scolaire en cours risque encore davantage d'être réduit en raison des grèves qui se répètent depuis quelque temps, en raison d'un bras de fer entre l'exécutif et les syndicats d'enseignants. À Ait Melloul, les parents d'élèves ont choisi de manifester leur mécontentement et appellent les autorités ainsi que les enseignants à prendre en considération le futur des élèves. Cependant, la situation est loin d'être résolue, malgré les bonnes intentions affichées. Les parents d'élèves se trouvent actuellement dans une situation incertaine, en raison de la crise persistante entre le gouvernement, en particulier le ministère de l'Education nationale, et les enseignants contractuels, qui ont débuté l'année scolaire 2023-24 par une grève de grande ampleur. Pas moins de 90 000 enseignants sont actuellement engagés dans ces grèves, représentant environ 30% du personnel total du secteur de l'éducation, selon le ministre de l'Education, Chakib Benmoussa. Ces chiffres ont été révélés le mois dernier lors d'une conférence de presse du conseil de gouvernement, où les journalistes ont soulevé plusieurs questions sur les grèves en cours menées par les enseignants contractuels. Ces grèves visent principalement à exprimer leur rejet du « statut unifié » des fonctionnaires, un projet de loi adopté qui prétend apporter des réformes pour résoudre le problème des enseignants contractuels. Lire aussi : Education: lancement d'une plateforme de soutien scolaire à distance au profit des élèves Le projet de loi comprend différentes dispositions, telles que l'obligation de formation de base et continue, l'unification et les incitations, entre autres. Alors que le gouvernement considère ce projet de loi comme une solution à la crise, les enseignants contractuels et leurs syndicats estiment que le texte ignore leurs revendications. Le Syndicat national de l'enseignement a clairement exprimé son rejet de ce projet de loi, le qualifiant d' « approche unilatérale ». Affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), ce syndicat a déclaré que le nouveau statut était censé répondre aux revendications des différents personnels enseignants. Au lieu de cela, il déplore que cela « aggrave la crise des ressources humaines dans le système éducatif ». Les enseignants en grève réclament maintenant une réponse urgente à leurs revendications, dans une atmosphère d'incertitude où les premières victimes restent les étudiants, qui manquent de nombreux cours en raison des grèves. Parmi les principales demandes des enseignants contractuels figurent la nécessité pour le gouvernement de présenter des excuses officielles pour « toutes les actions arbitraires et violations auxquelles les enseignants ont été confrontés lors des manifestations ». Ils réclament également une augmentation de leur salaire mensuel, soulignant qu'elle devrait porter leur salaire à 5 000 DH. Parallèlement, les syndicats appellent le gouvernement à accélérer l'intégration officielle des contractuels dans la fonction publique. En outre, les enseignants contractuels exigent que le gouvernement transforme tous les « enseignants sectoriels » en enseignants non examinateurs, et qu'il leur octroie une indemnité de formation, une indemnité de notation et une indemnité d'examen. À Ait Melloul, la demande principale concerne le crédit horaire Les élèves et leurs parents ont manifesté devant le siège de la direction régionale du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement primaire et des sports à Inezgane, pour dénoncer la perte de temps scolaire due aux grèves qui paralysent les écoles marocaines, selon les médias. Les slogans et banderoles brandis lors de la manifestation exhortaient le ministère de tutelle à intervenir immédiatement, de manière urgente et sérieuse, afin de trouver une solution consensuelle qui satisfasse le personnel enseignant, prenne en compte les meilleurs intérêts des élèves et redore le blason de l'école publique, actuellement affaibli. Les manifestants ont exprimé, à travers ces banderoles et slogans, leur solidarité envers l'ensemble de la communauté éducative dans ses luttes et ses combats pour « renverser le système de base », rejetant parallèlement la perte de temps scolaire. Ils ont souligné que ce sont leurs enfants qui sont les plus touchés, « en l'absence de signes d'une solution à la crise qui a paralysé les institutions éducatives ». Dans le même contexte, les mères et les pères participant à la manifestation ont exprimé leur grande colère face à cette situation, se disant prêts à s'engager dans toutes les formes de protestation afin de ramener leurs enfants dans les salles de classe dont ils ont été privés pendant des semaines, sans aucun signe d'un retour à la normale en vue.