La prochaine conférence internationale sur le climat débute le 30 novembre courant. Organisée à Dubaï par les Emirats arabes unis, elle est présidée par Sultan al-Jaber, qui dirige également la compagnie pétrolière nationale. La COP28, la conférence annuelle de l'ONU sur le climat, se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre. Cet événement réunit 198 Etats et parties en vue de remédier à la menace mondiale que représente le bouleversement climatique. Alors que les rapports se succèdent et se répètent, alertant sur le rythme trop faible de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, de nombreux observateurs déplorent la place de plus en plus accrue réservée au monde du pétrole, du gaz et du charbon à l'occasion des rendez-vous internationaux sur le climat. Lire aussi | Entrepreneuriat au Maroc. La BERD lance un programme inédit en faveur des jeunes Et la COP28 organisée chez le 7e producteur de pétrole mondial ne laisse pas indifférent les défenseurs du climat. Dans une triubune publié sur le monde le 30 septembre, 180 membres de l'ONG World Impact Summit (WIS), ont appelé au boycot de cette messe climatique. Les précédentes COP, quel bilan ? Lors de la COP21 à Paris en 2015, les Etats ont convenu de tenter de limiter le réchauffement climatique mondial au cours de ce siècle à 1,5 °C au-dessus des niveaux de l'ère préindustrielle afin de parer aux pires effets du changement climatique. Nous sommes déjà à environ 1,4 °C et le climat à l'échelle mondiale est parti pour augmenter jusqu'à 2,8 °C d'ici 2100, selon le GIEC, comité consultatif en science du climat, avec des conséquences catastrophiques pour des milliards de personnes et les écosystèmes. Les concentrations de gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone et le méthane, qui réchauffent l'atmosphère et proviennent principalement de la production et de la combustion de carburants fossiles, atteignent déjà des niveaux record et continuent d'augmenter. Comment financer la transition écologique ? De nombreux pays ne disposent pas de ressources suffisantes pour réparer les dommages causés par le réchauffement climatique ou s'adapter à ses effets et protéger les droits des populations. Les Etats disposant de revenus plus élevés ont l'obligation, en vertu du droit relatif aux droits humains et de l'Accord de Paris de 2015, de leur apporter leur soutien. En 2009, les Etats à revenu élevé, qui sont historiquement les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, ont promis 100 milliards de dollars américains par an d'ici à 2020 pour aider les pays « en développement » à réduire leurs émissions et à s'adapter au changement climatique. Jusqu'à présent, ils n'ont pas honoré cet engagement financier ; pourtant, pour protéger les droits, il est essentiel d'honorer toutes les promesses déjà faites et d'augmenter le financement des programmes d'adaptation et de protection sociale. Lire aussi | Avoirs en espèces : L'administration fiscale traque les fortunes conservées à domicile Pendant des années, les pays à revenu élevé ont refusé de payer pour les pertes et dommages causés par le changement climatique dans les pays « en développement », mais l'an dernier, la COP a décidé la création d'un Fonds pour les pertes et dommages. Les modalités de fonctionnement et de gestion de ce fonds feront l'objet de négociations lors de la COP de cette année. Les Etats à revenu élevé, de par leur rôle de créanciers et de régulateurs, et de par leur influence sur la Banque mondiale s'agissant d'accorder un allègement de la dette ou des prêts assortis de conditions moins dures, peuvent contribuer à accélérer une transition juste vers les énergies renouvelables à l'échelle mondiale.