Réduire de moitié les émissions d'ici 2030 est possible, indique clairement le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dans son rapport livré le 4 avril courant. A condition d'agir immédiatement notamment en déployant des technologies bas-carbone et en baissant la demande en énergie. Le Groupe d'Experts intergouvernemental sur l'Evolution du Climat a rendu public ce lundi 4 avril, le troisième et dernier volet de son 6e rapport d'évaluation. Des solutions existent à l'atténuation du changement climatique pour limiter le réchauffement. Ce dernier opus du rapport d'évaluation du GIEC commence par avertir qu'il faut tout de même changer de trajectoire pour y arriver. Même si de 2010 à 2019, le taux de croissance des émissions mondiales de CO2 a faibli (+ 1,3% par an) par rapport aux 10 ans antérieurs (+ 2,3%), les émissions de gaz à effet de serre n'ont cessé d'augmenter vertigineusement : en 2019, les émissions étaient de 12 % plus élevées qu'en 2010. Le Rapport du GIEC rappelle la responsabilité des pays riches dans le réchauffement climatique et le taux d'émissions de CO2 au plan mondial, ainsi que le montre le tableau ci-dessous. Pour réduire les émissions de moitié à horizon 2030 et limiter le réchauffement à 1,5 °C, le monde doit réduire les émissions annuelles de CO2 de 48 % d'ici à 2030 pour arriver à un niveau nul en 2050 et réduire les émissions de méthane d'un tiers d'ici à 2030 et de moitié à horizon 2050. Cela implique en premier lieu, de stopper l'usage du charbon et réduite ceux du pétrole et du gaz respectivement de 60% et 70% d'ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2019. Pour y arriver d'ici à 2030, il faut recourir aux énergies renouvelables de manière durable et les combiner avec des politiques qui agissent sur la demande en énergie et la consommation de biens et services : améliorer l'efficacité énergétique, stopper et inverser la déforestation mondiale, déployer des transports plus durables et des énergies propres. La prise de décision par gouvernement doit être plus efficace et la coopération internationale plus grande. Le GIEC alerte également sur la production des effets de gaz à effet de serre des ménages privilégiés, supérieure à celle des autres ménages mais il souligne qu'ils disposent des capacités à les réduire drastiquement. Les scientifiques du GIEC précisent que les 10% des plus hauts revenus dans le monde (dont les 2/3 vivent dans des pays développés) représentent entre 36% et 45% des émissions totales de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. Ils notent par ailleurs que les émissions de gaz à effet de serre des classes moyennes et défavorisées des pays développés sont de 5 à 50 fois plus élevées que celles des mêmes classes dans les pays en développement.