Invité de l'émission « Décryptage » diffusé ce dimanche 13 mars sur la radio MFM, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances, chargé du Budget, est intervenu pour apporter un éclairage au sujet des défis que traversent le Maroc actuellement. Lekjaa explique que pour faire face à ces différentes crises, et notamment celle du déficit pluviométrique, le gouvernement devra mobiliser 15 milliards de DH sans passer ni par la LF rectificative ni par un gel d'investissements. Entre la hausse des prix des matières énergétiques et de première nécessité, une saison agricole menacée par la sécheresse, l'invité a fait le point en explorant les différents leviers d'action possibles pour désamorcer les effets de la crise et ses répercussions sur le pouvoir d'achat des citoyen(ne)s marocain(e)s. Pour le Lekjaa, le gouvernement devra obligatoirement mobiliser 15 milliards de DH pour atténuer les effets de la crise. « Concrètement, nous sommes devant deux possibilités : le plus facile, comme permis par la loi, serait de supprimer 14% des dépenses d'investissement, pour ainsi disposer des 15 milliards de DH nécessaires. La deuxième possibilité est d'aller vers une loi de Finances rectificative. A mon avis, la solution ne réside ni dans l'une ni dans l'autre, si nous voulons conserver les équilibres macroéconomiques ». a-t-il déclaré. « Le but étant de garder le niveau d'inflation à un niveau raisonnable contrairement à un grand nombre de pays », a-t-il poursuit. Lire aussi | Baromètre Africaleads 2022 : le Maroc a toujours la cote auprès des leaders d'opinions africains » Le prix du pétrole a plus que doublé en l'espace de 2 mois, passant de 60 dollars a plus de 130 dollars. Le prix du gaz butane est passé de 550 dollars à plus de 1.000 dollars. Les prix des matières premières sont à la hausse, notamment les céréales », a rappelé d'emblée Fouzi Lekjaa. Au sujet de l'inflation, l'invité précise que : « l'inflation est due à des facteurs exogènes. Son premier moteur en est le pétrole et ses dérivés. Quand le prix du pétrole augmente, le fret suit aussi ». Ainsi, explique le ministre: « le secteur du transport est celui qui est le plus impacté par l'inflation », indiquant que le gouvernement réfléchit aux moyens d'aider les professionnels du tourisme. Une réunion est prévue avec ses derniers, lundi 14 mars, afin d'étudier ensemble ce dossier brûlant et d'aboutir à des solutions. Lire aussi | Les Etats-Unis accordent une dérogation à la coopération de défense avec le Maroc « Pour conserver le pouvoir d'achat, le gouvernent doit garder stable le prix du gaz à 3,33 dh le kilo, ce qui équivaut à une bouteille de gaz à 40dh, ce qui nécessitera une dépense budgétaire de 10 milliards de DH supplémentaires ». Le gouvernement devra aussi mobiliser plus de 3 milliards de DH afin de faire face à l'augmentation des produits de base, notamment le blé. Ajouté à cela les 2 milliards de DH du plan d'urgence au profit du secteur du tourisme. « Il faut préparer le secteur du tourisme. C'est un secteur vital pour notre économie ».