«La flambée des prix, c'est une vérité». Ainsi commente, jeudi à Rabat, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, les réactions des citoyens quant à leur pouvoir d'achat. Le responsable gouvernemental, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse après le Conseil de gouvernement tenu le même jour. «Le contexte est difficile», détaille le porte-parole également ministre délégué chargé des relations avec le Parlement en présence de Faouzi Lekjaâ. La cherté des prix du blé expliquée en chiffres A ce propos, le ministre délégué chargé du budget précise : «L'Etat, via la Caisse de compensation, subventionne des matières comme le blé». Dans ce sens, il explique, en s'appuyant sur des chiffres, que «le montant d'un milliard et 3 millions DH est alloué par l'Etat pour subventionner la farine du blé qui est de 6,25 milliards DH/quintal pour la vendre à 200 DH/quintal». En janvier, la subvention du blé est de 70 milliards DH. Dans une année normale, comme 2019, la subvention est d'un milliard 300 millions DH. En 2020, il y a eu une augmentation sur le marché mondial. «En 2021, le prix de céréales sur le marché mondial est de 290 dollars par tonne», poursuit-il. Déjà, l'augmentation du prix est de 34% en 2020. En 2021, la hausse est pareille. «En 2022, le prix a atteint 315 dollars par tonne», avance l'intervenant. D'où le prix de «260 DH par quintal». Quant au prix du blé, il est à 340 DH/quintal. Le tout en rappelant les frais de transport qui sont passés de 25 à 35 dollars. Et ce n'est pas tout ! «Nous avons cessé les droits à l'importation», enchaîne le ministre qui précise que cette cesse a pris effet sur deux phases, soit entre février et mai 2021 et novembre 2021 et avril 2022. Tel qu'il l'explicite, «la perte est de 550 millions DH à cause de l'arrêt de ces frais». «L'Etat devrait intervenir pour que le quintal reste à 260 DH et la farine à 350 DH/quintal», remonte-t-il en expliquant que l'intervention de l'Etat est de 24,5 DH entre le 1er février et le 15 mai 2021 et de 87,25 DH pour la 2ème phase. En 2021, 3 milliards 280 millions DH ont été payés. «L'Etat a dépensé 2 milliards DH en 2021», commente-t-il. Entre janvier et avril, 1 milliard 914 millions DH sont facturés et 1 milliard 300 millions DH sont subventionnés pour le blé pour qu'il soit à 2DH/kilo. Ce qu'il en est du pétrole Concernant le gaz butane, le responsable, qui rappelle les bonbonnes de 12 et 3 kilos, indique : «L'Etat a gardé le prix de 3,33DH/kilo depuis l'an 1990». Dans les détails, le prix du gaz butane a, entre janvier et février, atteint 854 dollars/tonne. En 2020, il était de 530 dollars/tonne et 509 dollars/tonne en 2021. La flambée étant de 854 dollars/tonne tel qu'il le reformule. «En cas de libéralisation, le prix serait de 130 DH pour la bonbonne de 12 kilos», clarifie-t-il en rappelant que l'Etat a alloué 9 milliards DH en 2021 et 14 milliards DH en 2021. Quant au pétrole liquéfié, il est de 70,6 dollars en 2020, 88 dollars en 2021 et 97 dollars en 2022. «C'est le niveau le plus élevé depuis 2014», se remémore-t-il. A lui seul, le brut a augmenté de 66% en 2021 par rapport à 2020. En 2022, il a augmenté de 28%. Le gasoil étant de 781 dollars/tonne au moment où le super est de 865 dollars/tonne tel que le détaille aussi M. Lekjaâ qui évoque la fermeture d'unités de production. «Au Maroc, nous avons dépassé les 10 DH en novembre 2021 pour atteindre 10,9 en février 2022», ajoute-t-il. Des détails sur l'aide aux agriculteurs M. Lekjaâ détaille également les ressources et les dépenses du programme royal en faveur du monde rural de l'ordre de 10 milliards DH, dont 3 milliards viendront du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Aussi, 6 milliards DH seront consacrés au financement «des dettes, notamment des petits agriculteurs». «Un autre milliard étant consacré à l'assurance de la saison agricole», avance l'intervenant qui ajoute que 3 milliards DH seront destinés aux activités agricoles les plus lésées comme le bétail. Le tout en rappelant la réunion du chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, prévue le même jour avec les secteurs concernés pour l'exécution de ce programme «le plus rapidement possible».