Autrefois, la guerre militaire était, pour tous les pays, le seul moyen de régler leurs perpétuels litiges, notamment, commerciaux et économiques. Pourtant, cette confrontation d'intérêts, parfois brutale, ne pouvait que mener vers l'extermination définitive de l'espèce humaine, voire beaucoup plus, à l'ère du nucléaire. Actuellement, la montée aux extrêmes entre deux Etats, qui se faisait uniquement par le Droit, au niveau de la cybersphère ou encore dans un champ de bataille informationnelle, a tendance à se métamorphoser en parfaites crises diplomatiques, le plus souvent, en l'absence de toute logique et sans une moindre raison convaincante. Les terres de la guerre économique ne nécessitent plus une simple adaptabilité et une forte détermination politique mais exigent aux Etats, depuis un certain temps, une agilité et une intelligence incommensurables, parfois même les incitant à recourir à des pratiques hostiles, déloyales, voire illégales, à l'effet de se procurer des informations sensibles, fraiches et fiables, en vue de pirouetter les pratiques habituelles d'accès aux marchés économiques internationaux. Pourtant et selon certains analystes et experts économiques chevronnés, sans recourir à de tels moyens, aussi illégaux (corruption, menaces, sabotage et déstabilisation) soient-ils, un pays peut, très facilement, influencer un autre, en répondant, à la lettre, à ses attentes, grâce à la pertinence de l'information collectée. En effet, le Renseignement devient une arme fatale de la guerre économique, en prenant connaissance des offres des concurrents, leur permettant ainsi de livrer un meilleur produit à leur clientèle, en termes de qualité, de délais de livraisons, de prix compétitifs et de besoins appropriés, à proposer lors d'une invitation à une négociation. Il en est également des dimensions géopolitiques et géoéconomiques qui s'affirment, présentement, en tant que principaux vecteurs, dans ces nouveaux rapports de force. Lire aussi | World Benchmarking Alliance. Le Groupe OCP classé 4ème mondial Durcissements de la concurrence économique ou simples chocs de puissance ? En l'an 2021, bien que les priorités stratégiques de beaucoup de pays soient focalisées sur une sortie de la crise pandémique de Covid-19, d'autres Etats, plus avertis, saisissent cette occasion pour conquérir, économiquement, les marchés internationaux et ce, grâce à une pertinente analyse économique, sociologique, juridique et philosophique des questions qui concernent la gouvernance internationale du commerce universel. Certes, la rivalité entre les puissances ne fait pas peau neuve mais devient de plus en plus agressive, allant même déboucher, à terme, sur des affrontements diplomatiques et commerciaux, d'une grande ampleur. A vrai dire, les Etats-Unis d'Amérique, en relevant que leur pouvoir hégémonique commençait à être remis en cause, devait bien endurcir le ton et démontrer à la communauté internationale que certaines lignes rouges ne devraient, nullement, être dépassées. Une réaction qui avait sévèrement été prise par l'Administration de Donald Trump à l'encontre de la Chine, en adoptant des barrières tarifaires assez draconiennes vis-à-vis des produits importés de ce pays asiatique. Il en était aussi du Congrès américain qui avait, longtemps, appliqué son veto à la réforme du Fonds Monétaire International (FMI), en vue d'empêcher l'octroi de faveurs aux pays émergents, telle que la Chine, mais en vain. Et l'histoire ne s'arrête pas là car les Etats-Unis d'Amérique – et il faut bien le reconnaitre – demeurent la première puissance mondiale, non pas dans le passé, mais au présent et au futur, suite à ses alliances stratégiques tissées, au fil des temps, à travers les cinq continents, y compris l'Océanie (Australie). Ceci étant, sans oublier cette forte intégration des anglo-saxons, appuyée par le Brexit, qui positionne les USA dans une zone de confort, à l'échelle planétaire, lui prévalant une infaillible dominance du marché commercial mondial. Cette pluralité de coalitions, purement tactiques, à variables multiples, représente un indéniable atout pour les USA, dont la récente affaire relative à la résiliation unilatérale du contrat négocié entre l'Australie et le français Naval Group, visant la fourniture de douze sous-marins à propulsion conventionnelle, confirme la puissance américaine. Pourtant, la France n'est point restée muette face à une telle situation, en retirant ses ambassadeurs des Etats-Unis et de l'Australie, après avoir été humilié commercialement et diplomatiquement. Face à un tel comportement, la République française ne risquerait-elle pas de se voir, à court terme, sanctionnée en parfaite douceur, en osant affronter le clan anglo-saxon et voir ainsi, prochainement, les accords de Lancaster House, sur son union stratégique avec le Royaume-Uni en matière de défense, tomber à l'eau ? Lire aussi | Agadir. Aziz Akhannouch élu président du conseil communal Connectivity Wars : Commerce et Finance Vingt-cinq siècles plus tard, la citation du stratège (général) athénien Thucydide qui dit que « l'argent est le nerf de la guerre » demeure vrai. Effectivement, la guerre économique qui sévit, actuellement, le monde, concerne, spécifiquement, le commerce et la finance, c'est-à-dire qu'elle est, profondément, liée à l'argent : un nouveau champ de bataille qui oppose toutes les Nations. Une telle situation met en contradiction la volonté de chacun de profiter des bénéfices d'un état d'interdépendance mondiale et le refus d'en admettre positivement les imputations, en diminuant, drastiquement, les dépendances économiques, ce qui induirait un éboulement de l'ordre économique globalisé. Sinon, qu'en est-il, réellement, de l'Afrique dans cette guerre économique ? Tout simplement, ce continent demeure le champ de bataille le plus fécond et reste à l'affût des plus grandes puissances. Sauf que la plupart des pays africains sont aujourd'hui conscients que « l'Afrique n'appartient qu'aux Africains », pour décider de leur sort et devenir, à l'exemple des Etats-Unis d'Amérique, les futurs Etats-Unis d'Afrique, sous la conduite éclairée et sage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L'assiste. Par Mehdi Hijaouy, expert en Securité, Sûreté, Renseignement et Intelligences économique et stratégique. Fondateur du Washington Strategic Intelligence Center, il est titulaire d'un Executive MBA en « Stratégie d'Influence, Négociation et Guerre Psychologique » – Ecole de Guerre Economique (EGE), Paris et d'un Executive MBA en « Management des Risques, Sûreté Internationale et Cybersécurité » – EGE, Paris. Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traite et les analyse. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. 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