Lors d'une séance de questions orales à la Chambre des représentants, lundi 30 décembre, la ministre de l'économie et des finances, Nadia Fettah, a souligné que le secteur informel «freine le développement social et prive l'Etat de recettes essentielles.» Selon elle, ce secteur représente entre 11 et 30 % de l'économie nationale, bien qu'il joue un rôle significatif dans l'offre de services et produits de base. La ministre a réaffirmé la volonté du gouvernement d'intégrer ce secteur dans l'économie officielle, notamment à travers des incitations fiscales et des programmes de soutien aux entreprises. Une mesure clé inclut une exonération fiscale exceptionnelle valable jusqu'à fin 2024, destinée à encourager les acteurs informels à régulariser leur situation. Mme Fettah a également lié ce chantier à la généralisation de la protection sociale, un projet royal, en s'attardant sur «l'importance de l'inscription aux régimes de sécurité sociale et aux dispositifs comme le statut d'auto-entrepreneur.» Elle a dénoncé «la sous-déclaration dans des secteurs tels que la restauration, où seulement 130 000 employés sur un million estimés bénéficient de la couverture sociale.» En ce qui concerne le secteur public, la ministre a mis en avant une réforme qu'elle a qualifiée d'«historique» des entreprises publiques. Ce processus entend «résoudre les dysfonctionnements structurels et à optimiser la performance économique et sociale des établissements publics.» La restructuration «repose notamment sur la loi 50.21 et la création de l'Agence nationale pour la gestion stratégique des participations de l'Etat.» Mme Fettah a précisé, par la même occasion, que le portefeuille public comprend 228 établissements publics et 43 entreprises, ainsi que 525 filiales ou participations. Ces entités couvrent divers secteurs tels que le social (24 %), le logement (16 %), et l'agriculture (15 %). Le chiffre d'affaires de ce portefeuille devrait atteindre 345 milliards de dirhams en 2024, marquant une hausse de 4 % par rapport à 2023. Enfin, la ministre a annoncé «la liquidation de 81 entreprises publiques dans le cadre de cette réforme, appuyée par des lois portant sur la gouvernance, la surveillance financière et la privatisation.»