L'année 2024 s'achève sur un bilan riche en initiatives et en réformes structurantes au Maroc. De la régionalisation avancée à la réorganisation des Centres régionaux d'investissement, en passant par des conventions-clés pour l'eau, la mobilité et la gestion des déchets, le Royaume confirme sa volonté de moderniser sa gouvernance territoriale et de renforcer sa résilience face aux défis actuels. C'est avec une volonté réaffirmée de modernisation et de cohérence territoriale que le Maroc a traversé l'année 2024. Sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, les politiques publiques ont connu une dynamique accélérée, témoignant d'une ambition nationale à la hauteur des enjeux socio-économiques. À travers des assises, des conventions et des réformes stratégiques, le Royaume s'est positionné comme un acteur déterminé à relever les défis de la décentralisation et du développement durable. Tournant stratégique pour la régionalisation avancée Les deuxièmes Assises nationales de la régionalisation avancée, tenues à Tanger les 20 et 21 décembre, ont constitué un jalon essentiel pour ce projet national. Placées sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, elles ont permis de dresser le bilan des neuf années de mise en œuvre de la réforme tout en énonçant une nouvelle feuille de route. Si le statu quo sur le découpage en douze régions a été confirmé, les priorités se concentrent sur le renforcement des compétences, l'autonomie financière et la convergence des politiques publiques. Le message royal, adressé à cette occasion, a été porteur de directives claires : clarifier les bases juridiques des compétences régionales, améliorer la gouvernance et promouvoir une gestion transparente et participative. La formation continue des cadres et l'intégration de nouvelles expertises figurent également parmi les priorités, pour garantir l'efficacité et l'efficience des politiques publiques. Quatre conventions-cadres majeures ont été signées lors de ces Assises, réaffirmant l'engagement de l'Etat envers une décentralisation effective. La première, portant sur l'accélération de la régionalisation avancée, met en avant le transfert progressif des compétences aux régions. La deuxième convention a ciblé la gestion durable de l'eau et des ressources environnementales. Une troisième convention a été dédiée à la mobilité urbaine et intercommunale, avec un plan ambitieux de 11 milliards de dirhams pour améliorer les transports publics d'ici 2029. Enfin, la gestion des déchets ménagers a été au centre d'une quatrième convention, prévoyant une décennie de mesures pour renforcer la collecte et la valorisation. Une nouvelle vision pour les MRE En exécution des Hautes instructions royales, le gouvernement s'attèle à restructurer le cadre institutionnel des Marocains résidant à l'étranger (MRE). Le projet repose sur deux piliers principaux : le renforcement du rôle du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) et la création de la Fondation Mohammedia des Marocains résidant à l'étranger. Le CCME, en tant qu'institution constitutionnelle autonome, devra jouer pleinement son rôle de réflexion et de proposition tout en reflétant la diversité de la communauté. Parallèlement, la Fondation Mohammedia deviendra le bras opérationnel des politiques publiques dédiées aux MRE, en simplifiant les procédures administratives, en accompagnant les initiatives entrepreneuriales et en valorisant les compétences marocaines à l'international. Le Souverain a également insisté sur l'importance de mieux mobiliser les investissements des MRE, actuellement limités à 10 % du total national. Ces réformes visent à créer un écosystème plus inclusif et efficace, tout en renforçant le lien entre la diaspora et le développement du pays. Vers une décentralisation des investissements Le projet de loi n° 22.24, adopté en novembre 2024, a ouvert une nouvelle ère pour les Centres régionaux d'investissement (CRI). En modernisant leur cadre institutionnel, cette réforme vise à décentraliser la gestion des investissements et à renforcer leur efficacité. Les CRI, désormais dotés de commissions régionales renforcées, disposeront d'une plus grande autonomie pour accompagner les investisseurs et stimuler l'économie locale. En 2024, le Maroc a consolidé sa stratégie de modernisation, marquée par des avancées significatives dans la gouvernance territoriale et l'efficacité des politiques publiques. Les réformes engagées, soutenues par une volonté politique forte, dessinent un avenir où les régions joueront un rôle central dans le développement durable et inclusif du Royaume. Cependant, leur mise en œuvre exigera un suivi rigoureux et une mobilisation constante de tous les acteurs pour répondre aux attentes des citoyens et concrétiser pleinement cette vision ambitieuse. Faiza Rhoul / Les Inspirations ECO