Les autorités marocaines ont décidé d'interdire la reprise de la contrebande, tolérée jusqu'à 2019 entre Melillia et la ville de Fnideq. Ce trafic irriguait l'économie locale mais il privait les douanes marocaines de considérables recettes : entre sept et huit milliards de dirhams annuellement. Afin d'y mettre un terme, les autorités marocaines avaient fermé en octobre 2019 les points de passage dédiés aux porteurs de marchandises détaxées. Par ailleurs, les autorités marocaines ont inauguré en février 2022 une zone d'activités économiques(ZAE) à Fnideq. Ce projet, prévoyant la création de plus de 1 000 emplois directs, a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams. Le Parti populaire espagnol (PP), s'est déclaré fermement opposé à une réouverture de la douane commerciale avec le Maroc dans des conditions qu'il juge déséquilibrées. Selon lui, permettre l'entrée sans restriction des produits marocains ferait de Melilla "une ville marocaine de plus". "Si cela devait se concrétiser, Melilla serait la grande perdante", a-t-on affirmé. Le parti s'oppose aussi au rétablissement du commerce avec le Maroc sous le régime du "commerce régional" proposé dès 2022. Ce système limiterait les exportations de Melilla vers le Maroc aux seuls produits fabriqués localement, excluant ainsi les marchandises importées alors même que la ville ne dispose d'aucune industrie significative. "Alors que les commerçants de Melilla seraient empêchés de vendre leurs produits au Maroc, le royaume pourrait exporter librement vers Melilla des denrées alimentaires et autres marchandise", redoute le PP. "Nous irons devant toutes les institutions nécessaires, qu'elles soient parlementaires ou judiciaires, et nous examinerons même la possibilité de solliciter le ministère public de Melilla pour défendre la souveraineté économique et politique de la ville", a-t-on menacé.