Une zone d'activités économiques et commerciales (ZAE) a été inaugurée Samedi 12 février, à la périphérie de l Fnideq, en présence de 53 commerçants. Ces derniers ont été sélectionnés à travers un appel à manifestation d'intérêt, pour être le premier noyau à lancer les travaux du premier lot de la ZAE. Ce projet, dont le coût s'est élevé à 200 millions de dirhams, a alloué 65% de ses installations économiques et commerciales totales aux commerçants et professionnels de la ville de Fnideq. 20% seront accordés aux commerçants de Tétouan et M'diq et 15% aux commerçants qui travaillaient auparavant dans le quartier de Tarajal à Sebta. Rappelons que Fnideq est la ville qui a été la plus touchée par la récession économique après la fermeture du poste frontière de Sebta. La ZAE a été créée plus de deux ans après la décision des autorités marocaines du point de passage de Sebta pour endiguer la contrebande de laquelle vivaient des milliers de personnes. Ce projet impactera l'économie de Sebta qui dépendait fortement de la contrebande et des importations du Maroc. L'analyste économique, Mohamed Jadri, avait soutenu que le Maroc, depuis l'ouverture du port Tanger Med, s'oriente vers une rupture économique avec Ceuta et Melilla en fermer de manière permanente les points de passage frontaliers de ces villes occupées. Et ce, bien avant la propagation de la pandémie du coronavirus. Jadri, lors d'un entretien téléphonique accordé à Barlamane.com, a confirmé que la création d'une zone économique à Fnideq s'inscrit dans le cadre de l'offre de solutions alternatives aux commerçants impactés par la décision de fermeture du passage frontalier, pour s'intégrer sur le marché du travail. L'analyste économique a expliqué que le Maroc tente d'éliminer le secteur informel, qui dépendait de la contrebande au point de passage de Sebta. Et ce, dans le cadre du programme de généralisation de la protection sociale, et à travers la création de zones économiques dans certaines villes marocaines, telles que Fnideq et Bouknadel. Jadri a souligné que toutes ces mesures «renforceraient le rôle du Maroc en tant que puissance régionale» et que cela permettrait au royaume de négocier en position de force avec l'Espagne et de faire pression. Ainsi, « le renforcement de la coopération économique entre les deux pays dépend de la reconnaissance par l'Espagne du Sahara marocain », selon Jadri. L'analyste économique a ensuite précisé, dans le même contexte, que les Andalous étaient eux aussi touchés par le manque d'entrées de Marocains dans le sud de l'Espagne. Il a également spécifié que Sebta était devenue une « ville fantôme », un certain nombre de commerçants ayant déclaré faillite, suite à la décision par le Maroc de fermer le point de passage de Bab Sebta.