Les initiatives de relance économique à Fnideq commencent à se multiplier après la grogne des habitants de la ville, manifestée lors des nombreuses protestations au mois de février. Un troisième programme d'accompagnement a été lancé, apprend-t-on d'une source sur place, pour faire face aux répercussions de la crise sanitaire et de la fermeture du passage transfrontalier. Cette fois-ci, ce sont des femmes de la ville, en situation vulnérable, qui en profiteront. Le programme en question, étalé sur une période de deux années (2021-2022), permettra de réaliser 450 projets de 9 millions de dirhams, nous confirme la même source. Ce lot d'initiatives, rappelons-le, intervient suite aux manifestations de la population de la ville de Fnideq, qui ont protesté à plusieurs reprises contre la situation économique précaire de la ville, suite à la fermeture du passage de Bab Sebta, séparant la ville occupée de Sebta avec les régions environnantes du Nord. D'ailleurs, nous l'avions rapporté sur les colonnes de L'Opinion vendredi 5 mars, des images publiées sur les réseaux sociaux ont montré des travaux de rénovation et d'aménagement au niveau du poste frontalier Tarajal, autrement appelé au Maroc « Bab Sebta », laissant entrevoir la possibilité d'une ouverture de ce poste, et par conséquent la reprise du trafic, et des flux commerciaux, au grand bonheur des habitants de ces régions, fort dépendantes du commerce transfrontalier. Des initiatives pour calmer la tension
Par ailleurs, ledit programme fait suite à d'autres initiatives entreprises dans la région, notamment celles lancées par les autorités provinciales à la préfecture de M'diq-Fnideq et l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC).
En effet, une entreprise spécialisée dans le recyclage textile à la ville de Fnideq avait démarré la production, jeudi 4 mars, en employant 200 ouvriers qui s'adonnaient, dans le passé, à la "contrebande vivrière" au point de passage de Bab Sebta. Aussi, en fin février, les instances précitées avaient commencé à conclure des contrats de travail au profit de quelques femmes touchées par la crise économique provoquée par la pandémie du Coronavirus et la fermeture du point de passage de Bab Sebta. Ainsi, quelque 107 contrats de travail ont été signés au profit d'un groupe de femmes pour travailler dans une unité industrielle spécialisée dans le recyclage textile, a indiqué l'Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN), notant que le nombre de contrats signés devrait atteindre 700 au cours de cette semaine, tout en assurant le transport gratuit des bénéficiaires. Il s'agit de 300 contrats avec une entreprise installée dans la zone d'activités économiques «Tétouan Park», 200 contrats de travail avec une société à Tanger, et 200 autres avec une entreprise à Tétouan, a précisé la même source. L'APDN a également relevé que ces entreprises opèrent dans l'industrie du textile et de l'habillement, qui nécessite une main-d'œuvre importante, ce qui aidera à absorber le chômage parmi cette catégorie de femmes, qui, souvent, manquent de compétences professionnelles.