Deux influenceurs algériens ont été interpellés en France pour des faits d'apologie du terrorisme et d'incitation à la haine, dans le cadre de vidéos diffusées sur TikTok, l'application mobile chinoise de partage de courtes vidéos. Ces arrestations soulèvent des interrogations sur l'éventuelle instrumentalisation de telles figures par l'Algérie pour semer le trouble et déstabiliser la France, un pays avec lequel elle est en rupture depuis juillet 2024. À Brest, Youcef A., 25 ans, a été arrêté dans un quartier populaire, en compagnie d'un complice présumé, âgé de 41 ans. Tous deux ont été placés en garde à vue pour des faits d'apologie d'acte de terrorisme et de provocation à la haine, selon le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni. Le même jour, un autre influenceur algérien, connu sous le pseudonyme «Imadtintin», a été interpellé à Echirolles, près de Grenoble, pour des menaces de mort à caractère raciste et religieux. Les vidéos incriminées, publiées sur TikTok, appelaient en arabe, avec des sous-titres en français, à commettre des attentats sur le sol français. Selon les autorités, ces appels à la violence et à la haine soulèvent des préoccupations sur des tentatives de manipulation orchestrées depuis l'étranger. «Vu la relation de la France avec l'Algérie, on peut se demander s'il n'y a pas volonté d'envoyer des personnes pour déstabiliser le pays», a déclaré Philippe Guibert, analyste politique et spécialiste des questions stratégiques. Ces influenceurs, qui comptent des centaines de milliers de followers, sont accusés d'utiliser leur notoriété pour diffuser des messages subversifs. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a salué ces interpellations, affirmant que «rien ne sera laissé passer face à de tels comportements.» Des profils déjà surveillés Youcef A., né à Mostaganem en Algérie, avait obtenu un titre de séjour en France en 2023, mais faisait déjà l'objet d'une obligation de quitter le territoire en raison d'une condamnation pour des dégradations lors des émeutes de 2023. Imadtintin, quant à lui, avait publié des vidéos menaçant de «brûler vif, tuer et violer sur le sol français», selon un tweet relayé par Bruno Retailleau. Les enquêtes en cours visent à déterminer si ces actions s'inscrivent dans une stratégie plus large de guerre hybride, où des agents d'influence pourraient être mobilisés pour perturber l'ordre social ou exacerber les tensions dans des Etats ciblés. La plateforme TikTok a confirmé avoir supprimé les comptes concernés pour violation des règles communautaires et procédé à la suppression de plusieurs copies des vidéos signalées.