L e Salon International de l'Agriculture constitue une opportunité pour faire le bilan du Maroc vert. Les perspectives d'une bonne récolte réjouissent tout le monde, les Marocains restant très attachés à la terre. Mais le Maroc vert c'est un plan ambitieux visant justement à réduire la dépendance du secteur à la pluviométrie en rationalisant les spéculations. L'agrégation permet de dépasser l'épineux obstacle du morcellement des terres. Le bilan nous dit-on, est satisfaisant même si certaines régions réussissent mieux que d'autres. On espère que le système des incitations n'est pas touché par les restrictions budgétaires, car il s'agit d'une transformation en profondeur du secteur, qui ne doit pas être freinée par les aléas de la conjoncture. Par contre, il faudra bien envisager la fiscalisation de l'agriculture, parce que c'est une mesure d'équité. La défiscalisation était une mesure de solidarité, face à la pire période de sécheresse que le Maroc a connue. L a fiscalité, il en sera question dans deux semaines lors des Assises. L'objectif déclaré, ce n'est pas un cocktail de mesures, mais une réelle mise à plat pour atteindre une fiscalité juste et effi ciente. La simplifi cation est elle aussi envisagée. Des « benchmarks » ont été effectués pour s'inspirer des expériences de pays étrangers. D'ailleurs, des experts internationaux vont participer aux travaux. Les patrons insistent aussi sur l'amélioration des relations entre le fisc et les contribuables qu'ils estiment trop déséquilibrées, surtout en cas de litige. Le plus important c'est de débattre sans tabou, en vue de sortir avec des propositions claires. La réforme est du ressort de l'exécutif, qui devra l'inclure dans la prochaine Loi de Finances. Mais il est dans l'intérêt de tous qu'elle recueille le consensus le plus large. Ce n'est qu'à ce prix que le civisme fiscal s'imposera. Et ce n'est que dans un contexte apaisé que la stabilité fiscale aura un sens. Les besoins du Trésor ne peuvent être l'unique moteur de la politique fiscale. L e Tourisme s'en sort mieux que prévu et ce, malgré l'aggravation de la crise économique dans les pays qui constituent les marchés émetteurs traditionnels. Les opérateurs font preuve d'optimisme en maintenant la majorité des investissements prévus. De nouvelles destinations attirent des touristes en nombre, grâce à une capacité en lits adéquate. La diversifi cation de l'offre était une option du plan Azur, elle a relativement bien fonctionné. Il reste à agir à deux niveaux : une promotion plus agressive, mieux ciblée auprès d'autres marchés, les pays émergents en particulier et la simplification de la fiscalité. Il y a 17 taxes différentes pour l'activité hôtelière, c'est juste kafkaïen ! La Fédération des hôteliers soulèvera cette question lors des Assises. Espérons que cette doléance sera examinée avec soin, parce qu'elle est juste. ■