Pour nous, il ne s'agit pas de célébrer la journée de la femme, comme un cadeau annuel fait à la gent féminine. C'est plutôt l'occasion de faire le point sur un combat essentiel, celui de l'émancipation de la moitié de la population et l'évaluation de son apport aux transformations sociales, ce que l'on appelle communément développement et qui ne se résume pas aux quantifications économiques. Pour cela, nous avons choisi de mettre en avant un riche panel, à travers ces portraits représentatifs de cette génération de femmes qui s'assument. Un portrait à découvrir : Najat Mokhtar, Directrice générale adjointe de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Elle est parvenue à signer une belle success-story marocaine dans les arcanes des institutions onusiennes. Cette native de Taounate a réussi, grâce à sa forte volonté, de bâtir une carrière scientifique et académique qui l'a propulsée vers des fonctions internationales de haut rang. Débutant son parcours académique à l'Université Mohammed V de Rabat, Najat ira ensuite en France pour décrocher un Doctorat en science des aliments à l'Université de Dijon, avant d'obtenir un Doctorat en nutrition et en endocrinologie à l'Université de Laval au Canada, et de suivre une formation postdoctorale à l'Université Johns Hopkins, aux Etats-Unis. Lire aussi | OCP : le chiffre d'affaires en hausse de 4% en 2020 Elle a entamé sa carrière professionnelle dans le système universitaire marocain, où elle a occupé le poste de directrice du laboratoire des études de nutrition humaine à l'Université Ibn Tofail de Kénitra, outre son poste de professeur et directrice de recherche qu'elle a occupé pendant plus de 20 ans. En 2001, elle a opéré un virage vers le travail onusien. Elle postule pour le poste d'administrateur technique à l'AIEA, tout en s'occupant de ses jumeaux qui étaient alors âgés de 4 ans. Cette expérience à l'AIEA, qui a duré jusqu'à 2007, lui a permis de découvrir le monde de la science et de la technologie nucléaire. A l'issue de cette riche expérience, Najat est retournée au Maroc pour occuper le poste de responsable des sciences à l'Académie Hassan II des sciences et des techniques, une expérience qui l'a menée à coordonner la stratégie nationale sur l'éducation et la recherche. Armée d'une grande volonté, l'experte onusienne va retourner à l'AIEA en 2011 pour diriger la section des études écologiques liées à la nutrition et la santé, une expérience qui lui a permis de soutenir et d'accompagner un grand nombre de pays, avant d'accéder en 2014 au poste de Directrice de la division Asie/Pacifique à la direction de coopération technique à l'AIEA. L'année 2019 viendra couronner son parcours à l'Agence onusienne, avec sa nomination au poste de Directrice générale adjointe chargée des sciences et des applications nucléaires à l'AIEA. Elle est la première femme à occuper ce poste. Le monde octroie de plus en plus d'acquis à la femme. La femme marocaine peut profiter de cette dynamique pour renforcer ses capacités professionnelles et continuer à jouer un rôle actif dans le développement de la société. Nous devons accorder plus d'attention à la scolarisation des filles, particulièrement dans le monde rural, pour contribuer au développement du Maroc. Lire aussi | Innovation sociale : la Fondation Abdelkader Bensalah poursuit ses efforts de promotion