Le premier cas de patient infecté par le variant du coronavirus, identifié pour la première fois au Royaume-Uni et réputé plus contagieux, a été détecté lundi 18 janvier au Maroc. Il est probable que plusieurs cas de contamination par la nouvelle souche existent dans le Royaume, mais ils n'ont pas encore été détectés. Dr Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération nationale de la santé, nous en parle. Challenge : Actuellement, le Maroc est-il outillé pour détecter très rapidement cette nouvelle variante ? Dr Tayeb Hamdi : Oui, le Maroc est outillé pour détecter cette nouvelle souche du coronavirus, mais rapidement c'est difficile de le faire. Il n'y a aucun pays qui peut détecter très rapidement cette nouvelle variante. Pourquoi ? Premièrement, il faut repérer si la personne est positive, et ce n'est qu'après que l'on cherche de quelle souche provient le virus que cette personne porte. C'est une opération très coûteuse. En effet, peu de centres font le séquençage. Le Maroc dispose de quatre laboratoires habilités à le faire, mais c'est une opération qui reste limitée et qui demande du temps, des moyens et des ressources humaines compétentes en la matière. Après l'apparition du premier cas dans le Royaume, la capacité de séquençage a été renforcée. Lire aussi|Moncef Slaoui : « la lenteur et la confusion autour du déploiement des vaccins ont frustré des millions de personnes dans le monde » Challenge : Quid des laboratoires privés chargés de faire les tests PCR ? T.H : Les laboratoires privés chargés de faire les tests PCR ne peuvent pas faire cette opération. C'est l'Institut National d'hygiène, le laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, l'Institut Pasteur et le laboratoire de la Gendarmerie royale qui peuvent faire cette opération. Ce sont les laboratoires qui sont hyper équipés et qui ont les moyens techniques et humains pour réaliser ce séquençage. Challenge : En quoi cette nouvelle variante est-elle plus dangereuse ? T.H : Cette nouvelle souche n'est pas plus virulente que l'ancienne souche et ne donne pas plus de cas de réanimation. Mais c'est un virus qui est beaucoup plus contagieux. Il a une vitesse de propagation beaucoup plus rapide dans une moyenne de 56% et cette capacité de se propager fait la gravité de cette nouvelle variante. Il est préférable d'avoir une souche plus mortelle que d'avoir une souche plus contagieuse qui fait de nombreux cas d'infections. Lire aussi|Coronavirus : le Maroc autorise le vaccin de Sinopharm