Les doutes se font de plus en plus nombreux suite au surgissement du nouveau variant sud-africain du covid-19, jugé plus puissant que les vaccins développés. Faut-il craindre le pire ? Tayeb Hamdi, expert en Politiques de Santé, livre sa vision. En plus des variants britannique et brésilien, l'apparition d'une nouvelle souche du coronavirus en Afrique du Sud a soulevé les plus vives inquiétudes de par le monde et notamment chez les Marocains, d'autant plus que quelques études pas encore officielles avancent l'hypothèse de l'inefficacité des vaccins développés jusqu'à présent vis-à-vis de ce nouveau variant. En effet, les données préliminaires d'une étude menée par des groupes de scientifiques sudafricains et mise en ligne mercredi, avancent l'hypothèse que le nouveau virus muté « est largement résistant aux anticorps neutralisants provoqués en réponse à une infection par des souches en circulation précédemment ». Il s'agit d'une mutation au niveau du protéine spike, qui se trouve à la surface du virus ce qui lui permet de franchir aisément les cellules avec une capacité de résister à la reconnaissance des anticorps, et échappe ainsi à la réponse immunitaire. Bref, les anticorps générés par l'immunisation vaccinale pourraient être neutralisés. Faute de confirmation scientifique, peut-on redouter que les vaccins commandés par le Maroc, à savoir Astrazeneca et Sinopharm, ne servent à rien face à ce nouveau variant ? Pas question pour Tayeb Hamdi, Médecin et spécialiste en Politiques et systèmes de Santé, qui considère qu'il n'existe pas de preuves suffisantes pour corroborer les résultats de cette étude. « Jusqu'à présent, les vaccins tels que conçus actuellement restent efficaces contre les différentes formes de mutation du Covid-19 », nous a-t-il expliqué, précisant que le degré d'exactitude de ces études reste encore à vérifier et valider par la communauté scientifique. Toutefois, même au cas où le nouveau variant sud-africain ait une supposée résistance envers les vaccins et la réponse immunitaire qu'ils génèrent, il ne saurait les neutraliser complètement, selon M. Hamdi. « Quoi qu'il en soit, les vaccins resteront toujours efficaces contre des nouvelles souches bien que le degré de l'efficacité soit réduit », a-t-il expliqué, ajoutant que dans ce cas, il suffit d'adapter les vaccins à cette nouvelle mutation dont le processus ne prend que quelques semaines. Cette hypothèse reste pour le moment écartée. Tayeb Hamdi estime que le variant brésilien découvert au Japon, qui est en cours d'investigation, est plus inquiétant, il porte plus de mutations dans la protéine spike que la souche britannique et sud-africaine. Rappelons que la nouvelle souche britannique qui sévit en Europe actuellement a fait son entrée au Maroc. Un premier cas a été signalé dans le port de Tanger. Il s'agit d'un ressortissant marocain en provenance d'Irlande sur un navire partant du port de Marseille dans le Sud de la France. Quoique transmissible plus rapidement, le variant britannique demeure peu résistant face aux vaccins anti-covid-19.