Le Roi a mis fin à une controverse qui a largement secoué l'opinion publique. La journaliste Hajar Raissouni avait été condamnée pour avortement et relation sexuelle hors mariage à un an de prison. Cette affaire a eu un retentissement international, puisque de grands journaux et des chaînes de télévision y sont intéressés, parfois pour remettre en cause « l'exception marocaine ». L'image du pays a donc été touchée. A l'intérieur du Maroc, le débat a pris une autre tournure, celle du débat autour des libertés individuelles et du droit des femmes à disposer de leur corps. Tout de suite, le clivage conservateur-moderniste a refait surface et de manière assez violente. Le calvaire de notre consœur prend fin, suite à cette grâce royale qui répond aux vœux des militants des droits de l'Homme et même de tous les démocrates. C'est une décision éclairée qui met fin à une affaire aux dommages collatéraux très importants. Cependant, des questions demeurent. Les lois obsolètes qui régissent les libertés individuelles sont devenues insupportables à une société qui aspire à sortir de l'hypocrisie. Ce débat peut se poursuivre sereinement, le cas Hajar Raissouni étant évacué. Il est probable que le nouveau ministre de la justice va retirer le projet de loi déposé au parlement pour l'amender dans un sens plus libéral. Par ailleurs, il y a quelques dizaines de femmes anonymes qui croupissent en prison par les mêmes motifs que Hajar. La justice voudrait que ces cas, aussi, soient réexaminés. H. H.