Dans une lettre ouverte adressé mercredi 31 octobre au président algérien Abdelaziz Bouteflika, Reporters sans frontières (RSF) l'a appelé à ‘'intervenir immédiatement'' pour faire libérer trois journalistes algériens récemment écroués après avoir été inculpés pour leur activité journalistique. Accusés notamment de diffamation et outrage aux institutions, trois journalistes ont été placés en garde à vue séparément lundi et mardi, avant d'être déférés, inculpés et placés en détention préventive le 25 octobre. Il s'agit du directeur des sites d'information Algérie Direct et Dzair Presse, Adlène Mellah, du rédacteur en chef et journaliste du site d'information Algérie Part, Abdou Semmar et de son collaborateur Merouane Boudiabt. Adlène Mellah a été inculpé ‘'d'outrage aux institutions'', ‘'enregistrement ou prise de vue sans autorisation ou consentement'' et ‘'atteinte à la vie privée''. Il risque jusqu'à cinq ans de prison. Il a été déféré, selon son avocat, en compagnie de trois autres personnes, réputées proches d'Amir.dz, un cyberactiviste basé à l'étranger, qui dénonce sur sa page Facebook aux deux millions d''abonnés, les supposées turpitudes de certains dirigeants algériens et que ses détracteurs accusent de se livrer au chantage. Le même jour, la gendarmerie algérienne avait annoncé avoir démantelé un réseau utilisant les ‘'réseaux sociaux et Internet à des fins criminelles'', notamment du chantage via la ‘'publication de photos dégradantes'' ou la ‘'diffusion de données personnelles obtenues frauduleusement'''. Selon leur avocat, Abdou Semmar et Merouane Boudiab ont eux été inculpés de ‘'diffamation'' contre Ennahar, principal groupe algérien de média privé, sur plainte de son PDG Anis Rahmani. Celui est devenu récemment l'une des cibles favorites d'Amir.dz, dont les deux journalistes ont repris certaines informations concernant M. Rahmani sur leur site.