Au lieu de se réjouir du fait que sa ville se « nourrit » économiquement de l'afflux quotidien de milliers de marocains en quête de marchandises de contrebande destinées à la vente au Maroc, le président de la ville autonome de Melillia, Juan José Imbroda, se plaint du fait que celle-ci n'arrive plus à absorber le nombre croissant des porteurs et véhicules en provenance du Maroc. Dans des propos repris mercredi par la presse espagnole, Imbroda met en garde contre cette situation qui, selon lui, est « en train d'échapper à tout contrôle ». Il en veut pour preuve le fait qu'il y a quelques années, 15.000 personnes en provenance du Maroc se dédiaient au commerce informel contre 40.000 à présent, sans compter les milliers de véhicules qui traversent quotidiennement le point de passage de Ferkhana qui n'en finit pas de « s'écrouler » à cause de cette marée humaine. Toujours selon ce responsable, 500 personnes traversent la frontière chaque heure et la quantité de marchandises transportées par ces porteurs, communément appelées « femmes-mulets », ne cesse de croître, alors que la ville qui s'étend sur seulement 13 km carrés manque de ressources humaines notamment parmi les forces de sécurité pour faire face à ce phénomène. Imbroda a également montré une vidéo de porteurs qui prennent d'assaut, cette fois-ci, le point de passage du Tarajal à Sebta qui souffre également de cette situation, soulignant que rien ne semble arrêter ces personnes, allusion aux porteurs.