Un nouveau rapport de l'Observatoire du travail gouvernemental révèle «des déséquilibres importants» dans la répartition et l'utilisation des transferts financiers des Marocains résidant à l'étranger. Bien que la valeur de ces transferts ait considérablement augmenté, passant de 60 milliards de dirhams en 2019 à 115,3 milliards de dirhams en 2023, avec des prévisions atteignant 120 milliards de dirhams en 2024, «leur effet sur la stimulation de la croissance économique reste limité», a-t-on mentionné. Une part importante de ces fonds «est consacrée à la consommation et à l'épargne tandis que l'investissement demeure faible», a-t-on indiqué. Le rapport souligne que cette augmentation témoigne «de la solidité des liens entre les Marocains de l'étranger et leur pays d'origine mais aussi de leur engagement à contribuer à la stabilité de l'économie nationale, notamment face aux crises économiques mondiales qui ont affecté les flux de transferts dans d'autres pays.» Les transferts des Marocains résidant à l'étranger constituent un pilier essentiel de l'économie nationale, représentant plus de 7 % du produit intérieur brut (PIB). Ils jouent «un rôle clé dans le renforcement des capacités financières du Royaume, le soutien aux réserves de change, la stabilité du dirham, l'équilibre macroéconomique ainsi que dans la réduction du déficit commercial», selon le rapport. Cependant, malgré la hausse notable des transferts, leur utilisation reste sujette à caution. Le rapport met en évidence «des défaillances dans leur affectation en termes de création de valeur ajoutée et de renforcement de l'investissement.» Environ 60 % de ces fonds sont destinés à soutenir les familles, 30 % sont épargnés, tandis que seulement 10 % sont investis, «ce qui reflète un faible recours à ces ressources pour des projets économiques dynamiques», a-t-on regretté. D'après les données de l'Observatoire, les transferts des Marocains résidant à l'étranger représentent une source clé de liquidités pour le secteur bancaire marocain, constituant environ 20 % des ressources collectées par les banques. Cette proportion importante «témoigne de la dépendance du secteur bancaire à l'égard des flux financiers en provenance de l'étranger, lesquels fournissent des liquidités cruciales pour financer les projets économiques et répondre aux besoins des ménages et des entreprises.»