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Recettes en devises : Ces incontournables MRE !
Publié dans Finances news le 15 - 06 - 2006

* Trois millions de MRE, soit 10% de la population.
* Les transferts en devises représentent 10% du PIB.
Le Maroc n’a pas de pétrole, mais il a une richesse inestimable sur laquelle est basée son économie. Les Marocains Résidant à l’Etranger (MRE) prouvent encore une fois qu’ils sont incontournables pour le progrès du Royaume.
Les transferts de fonds vers le Maroc par les MRE ont atteint 13,707 milliards de DH au terme des quatre premiers mois (janvier/avril) de 2006, soit 13,8% de plus que pour la même période de 2005.
Selon les dernières données publiées par l’Office des Changes, ce montant présente un accroissement de 28,8% ou plus de 3,063 milliards DH par rapport à la moyenne des recettes à fin avril des cinq dernières années, établie à 10,644 milliards DH. L`Office des Changes indique que cette évolution a pour origine les recettes en virements bancaires (+8%) et en billets de banque (+12,2%). En revanche, les recettes en virements postaux ont reculé de 21,1%, selon la même source.
Ces fonds, qui constituent un véritable ballon d`oxygène pour l`économie nationale, contribuent à hauteur de 13% du total des dépôts auprès du secteur bancaire.
Ils sont trois millions de Marocains à vivre à l’Etranger, soit 10% de la population, rappelle-t-on.
Leur poids économique est de plus en plus important depuis une dizaine d’années, dans la mesure où le montant de leurs transferts d’argent représente l’équivalent d’une bonne année agricole pour le pays.
Si les revenus du secteur agricole fluctuent au gré des aléas climatiques, les transferts des MRE ne cessent de progresser. Seulement pour l’année dernière, ils représentaient la première source de devises pour le pays avant d’être détrônés par le tourisme. Mais encore faut-il indiquer que les MRE représentent près de la moitié des visiteurs étrangers.
Ces transferts en devises représentent 10% du Produit intérieur brut (PIB) marocain et 25% des importations. Le Maroc est le premier bénéficiaire en Afrique des transferts financiers des travailleurs migrants avec 3,9 milliards de dollars par an, devant l’Egypte (2,904 milliards) et le Nigeria (1,527 milliard).
Aujourd’hui, les transferts financiers officiels des migrants représentent pour les pays en développement plus du double du montant total de l’aide au développement.
Selon la Banque mondiale, les transferts financiers ont atteint près de 232 milliards de dollars en 2005 et au cours des cinq dernières années. La partie de ces flux reçue par les pays en développement a doublé pour atteindre 167 milliards de dollars en 2005, soit 72 % de l’ensemble des envois des migrants internationaux. Les transferts d’argent effectués par les MRE sont d’un grand apport pour l’économie nationale. Les statistiques disponibles indiquent que ces transferts s’élèvent à près de 40 milliards de dirhams par an durant les trois dernières années, contre 23 milliards de dirhams il y a cinq ans.
Ce transfert représente une hausse annuelle de plus de 14%, et ce en dépit des restrictions imposées par la politique migratoire des principales régions de destination.
Voilà pourquoi le CMC considère que «les transferts financiers effectués par les MRE représentent un enjeu important pour l’économie marocaine, non seulement en tant que soutien au revenu des ménages, mais aussi et surtout en tant qu’apport supplémentaire en épargne et en tant que ressource essentielle en devises.
Dans une de ces dernières publications, ce centre indique que l’argent transféré représente plus de 8% du PIB, correspond à près de 40% de la valeur des exportations et se situe à hauteur de 80% du déficit commercial. Ces indicateurs, qui témoignent de l’importance des flux financiers générés par la migration marocaine sont en même temps, d’après ce centre, significatifs de fragilité dans la mesure où ils traduisent le niveau de dépendance financière dans laquelle se trouve le Maroc à l’égard de sa population émigrée.
Le comportement des nouvelles générations de la migration marocaine et leur attitude à l’égard du pays d’origine connaissent des changements profonds à mesure que le processus d’intégration dans le pays d’accueil s’intensifie.
Pour l’Observatoire économique privé de l’économie marocaine, certains analystes s’attendent à «un essoufflement graduel de la manne financière générée par la migration, voire son tarissement à terme».
Reste qu’en dépit de ces craintes et aussi paradoxal que cela puisse paraître, les transferts continuent tout de même d’enregistrer une évolution soutenue au cours des dernières années au fur et à mesure de l’évolution de la population émigrée et des transformations qu’elle connaît aux plans démographique, économique et social.


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