Tous les indicateurs macroéconomiques du Maroc pour lannée 2005 sinscrivent dans une tendance baissière. Pour ne pas parler de crise, on utilisera le terme marasme. Toutes les prévisions seront tirées vers le bas. Le taux de croissance risque de se placer en-dessous de 2%, soit moins que la moyenne mondiale, à savoir 4%, et la moyenne régionale 5%. Seul un paramètre sort du lot des médiocres performances. Il sagit des transferts des Marocains résidant à létranger. Cet indicateur, sans cesse croissant, est devenu au fil des années incontournable, voire prépondérant. Ils sont plus de 2,5 millions de Marocains qui vivent et résident à létranger selon les statistiques officielles. Dautres chiffres avancent trois millions, notamment avec la vague de régularisation des sans-papiers dans certains pays européens, en particulier lEspagne et lItalie. Autrement dit, un Marocain sur dix est un MRE. Cette communauté, outre son attachement spirituel et culturel à la patrie, contribue énormément au développement du tissu économique et social du Royaume. Première source de devises pour le pays avec environ 4 milliards de dollars, les transferts des Marocains résidant à l'étranger au terme du premier trimestre 2005 se sont chiffrés à plus de 8,97 milliards DH, soit 24,2% de plus que la moyenne des premiers trimestres des cinq dernières années établie à 7,22 milliards DH. Au terme de lannée 2004, les recettes MRE se sont chiffrées à 37.154,1 MDH contre 34.581,8 MDH, soit une évolution de 7,4% ou +2.572,3 MDH par rapport à 2003. Comparativement à la moyenne des recettes des années 1999 à 2003, soit 29.022,2 MDH, les recettes MRE ont réalisé une hausse de 28% ou +8.131,9 MDH Les MRE, première source de devises Les MRE se positionnent en tête des sources de devises pour le Maroc. Bien loin de la richesse nationale, à savoir les phosphates et dérivés. Ce nest donc pas pour rien que les pouvoirs publics leur accordent une attention particulière, à travers notamment un organe ministériel à leur écoute. Tout autant, les MRE sont une clientèle privilégiée pour les banques nationales. La concurrence sur ce créneau est dautant plus ardue que plusieurs dentre elles ont développé des produits et services spécifiques qui leur sont destinés. Aujourdhui, avec le marasme économique qui semble frapper le pays, les MRE restent donc le seul maillon fort de la chaîne. Le ballon doxygène, pour ainsi dire.