Nabil EL BOUSAADI Entre le Hamas, le Hezbollah, les insurgés yéménites Houthis, l'Irak, l'Iran, la Syrie et tant d'autres encore qu'il serait trop fastidieux de citer ici, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, mène la guerre sur tellement de fronts qu'il ne sait plus à quel saint se vouer puisqu'il en est arrivé jusqu'à accuser de chantage certains parmi ses proches collaborateurs, voire même de reprocher aux médias israéliens de faire le jeu du Hamas, du Hezbollah et de l'Iran. Ainsi, s'il semble, acquis, pour l'heure, qu'il compte un nouvel ami en la personne de Donald Trump, à qui il a déjà téléphoné, à trois reprises, depuis le 5 Novembre, force est de reconnaître, tout de même, qu'il s'est trouvé un nouvel ennemi, à l'intérieur même de son propre pays ; à savoir, les médias israéliens, y compris la télévision publique ou la radio de l'armée puisqu'il en est arrivé jusqu'à déclarer, dimanche dernier, que « même quand (il) gère la guerre et les attaques internationales en provenance de plusieurs directions », il est plus que jamais « contraint de gérer un autre front » constitué par « les fake news des médias », S'agissant, par ailleurs, des otages encore détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien a porté de graves accusations contre certains responsables civils et militaires israéliens qui, en tentant, ces derniers mois, de se rapprocher du Hamas pour leur libération, auraient laissé « fuiter » certaines indications qui ont permis à l'Iran, au Hezbollah et au Hamas, de disposer « d'informations vitales » qui ont sérieusement compromis « le retour des otages » et mis en danger les « combattants » israéliens. Le timing choisi par Benyamin Netanyahou pour lancer son offensive contre ses proches n'a rien d'anodin puisqu'il vient juste après les révélations qui ont été faites par certains médias israéliens et qui visaient Tzahi Braverman, son directeur de cabinet et l'un de ses rares hommes de confiance, en le soupçonnant d'avoir tenté de soudoyer un officier de Tsahal en divulguant une vidéo « compromettante » sur ses relations avec une employée du bureau du Premier ministre. Rappelons, au passage, que, dans le cadre d'une enquête qui avait été menée, conjointement, début novembre, par le service de renseignement intérieur, Shin Beth, la Police et l'armée israélienne, suite à des « soupçons de mise en danger d'informations sensibles » visant à porter atteinte aux « objectifs de la guerre à Gaza », plusieurs personnes liées au bureau du Premier ministre avaient été arrêtées au titre de ce qui, pour le média américain « Axios », pourrait constituer le « plus grand scandale au sein du gouvernement israélien depuis le début de la guerre à Gaza » même si, pour se disculper, le bureau du Premier ministre israélien a, immédiatement, déclaré que les personnes arrêtées n'étaient pas officiellement employées par ses services. Cerise sur le gâteau ; le Premier ministre israélien est lui-même passible d'emprisonnement après avoir été inculpé de corruption, de fraude et d'abus de confiance dans trois dossiers qui devaient être portés devant un tribunal de Jérusalem, à partir du 2 Décembre prochain, mais qui ont été reportés de deux mois et demi à la demande des avocats de Benyamin Netanyahou au motif, d'une part, que la guerre en cours ne lui laisse pas suffisamment de temps pour préparer sa défense et, d'autre part, parce que l'absence d'abris anti-bombes dans les locaux du tribunal ne lui permet pas de s'y présenter. Qu'adviendra-t-il au Premier ministre israélien après ce report alors que rien, pour l'heure, n'indique que, d'ici-là, le Hamas et le Hezbollah seront éradiqués comme il en avait fait la promesse à ses compatriotes pour justifier le génocide en cours dans la bande de Gaza et l'offensive lancée contre le Liban ? Attendons pour voir...