Nabil El Bousaadi Au moment où la guerre de Gaza bat son plein, l'assassinat, par Israël, dans la soirée du 2 Janvier, lors d'une attaque de drone, dans la banlieue de Beyrouth, au cœur du fief du Hezbollah, de Salah Al-Arouri, le numéro du mouvement de la résistance palestinienne Hamas, et six autres membres de l'organisation islamique, est un véritable saut dans l'inconnu qui ravive les craintes d'un embrasement dans la région car, en réponse au chef du Hezbollah libanais, Hassan Nassrallah, qui a déclaré qu'une «riposte» est «inéluctable», le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a affirmé que cette dernière est «hautement préparée pour tout scénario». En réponse à la déclaration, par laquelle Mark Regev, un conseiller du Premier ministre israélien, a affirmé que cette frappe ne visait ni le Liban ni le Hezbollah, le leader du mouvement chiite libanais a tenu à préciser que son mouvement, qui intervient comme «front de soutien» au Hamas, avait «ouvert le front du sud» au lendemain de l'offensive du mouvement de la résistance palestinienne, «pour soutenir le peuple opprimé de Gaza tout en prenant en considération l'intérêt national et les difficultés du Liban. Mais en considérant, pour sa part, que cette attaque qui est intervenue après que les affrontements entre Israël et le Hezbollah libanais, solidaire du Hamas, se soient multipliés, ces dernières semaines, à la frontière israélo-libanaise, constitue «une violation de la souveraineté du Liban» et une «expansion» du massacre en cours dans la bande de Gaza, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé qu'«un mouvement dont les leaders et les fondateurs tombent, en martyrs, pour la dignité de (leur) peuple et de (leur) nation, ne sera jamais vaincu». Or, même si, en prenant très au sérieux, les menaces proférées par les deux protagonistes, en s'entretenant avec Benny Gantz, ministre israélien et membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahou, le président français, Emmanuel Macron, a appelé Israël à «éviter toute escalade», notamment au Liban, rien n'indique qu'une telle injonction aura un quelconque effet sur les dirigeants israéliens du moment que non seulement l'Etat hébreu est resté sourd à tous les appels au cessez-le-feu mais, surtout, que son Premier ministre Benyamin Netanyahou n'a eu de cesse de répéter que la guerre en cours, dans la bande de Gaza, serait sans limites aussi bien dans la violence que dans la durée. Ainsi, même si les affrontements entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne restent, pour l'heure, limités aux zones frontalières dans le sud du Liban, la crainte d'un embrasement régional commence à se faire sentir et la communauté internationale, qui déplore les représailles aveugles lancées par Israël dans la bande de Gaza après l'offensive du Hamas du 7 Octobre dernier, observe de très près et avec une grande inquiétude la manière avec laquelle l'Iran et les combattants chiites libanais vont voler au secours du mouvement de la Résistance palestinienne et lui apporter leur soutien. Une internationalisation du conflit en cours dans la bande de Gaza n'étant pas à écarter et faisant craindre le pire au vu de la tension que font régner, dans le détroit de Bab El-Mendeb dans la mer Rouge, les insurgés yéménites Houthis en riposte aux représailles israéliennes, attendons pour voir...