Je n'ai pas été franchement surpris que la junte militaire algérienne puisse donner son agrément et accorder son parrainage, en tant qu'Etat, à une deuxième république chimérique, à l'image de la RASD, sur le territoire algérien, voire dans la capitale Alger. La capitale algérienne comptera, désormais, -un fait unique au monde- une ambassade de « la république arabe sahraouie démocratique», qui n'existe que dans les manuels scolaires algériens et dans la paperasse diplomatique du ministère algérien des affaires étrangères et un bureau de la chimérique « république du Rif », crée avec la bénédiction d'Alger, par une poignée d'opposants marocains, vivant principalement dans les Pays bas et qui n'ont aucune assise populaire, y compris en Hollande. Cela ne m'a pas surpris de la part de l'Algérie, qui signe ainsi son retour à l'ancienne doctrine du dictateur Boumediene, qui recevait et accueillait sur le territoire algérien, nombre d'opposants marocains dans les années soixante dix. Il mettait à leur disposition de somptueuses résidences coloniales à Hydra (quartier résidentiel sur les hauteurs d'Alger), pour superviser des campagnes médiatiques tous azimuts contre notre pays ou carrément des opérations subversives, toutes avortées. Le président Abdelmajid Tebboune, qui est natif d'une région jadis marocaine, se serait passé pour l'héritier idéologique de Boumediene, sans avoir ni la carrure de ce dernier, ni sa verve de démagogue et de propagandiste. L'Algérie «nouvelle» est aujourd'hui en situation conflictuelle avec le Maroc, Le Mali, le Niger, les EAU, l'Espagne, la France, la république démocratique du Congo (RDC)... C'est dans ce contexte d'isolement régional et international que la junte militaire accorde son agrément à «la république du Rif», sans doute parce qu'elle accuserait le Maroc, comme toujours, d'être l'instigateur de tous ses démêlés avec nombre de pays voisins et lointains. C'est de la perversion diplomatique, si j'ose dire. Trois républiques sur le territoire algérien, dont la principale, autochtone, est incapable de nourrir dans la dignité son peuple et qui se permet, en sus, de prendre en charge, sur les plans financier, politique et diplomatique, deux autres « républiques », au motif que l'Algérie serait un pays «révolutionnaire», qui a chassé la France et qui, en même temps, a sacrifié plus de 250 000 Algériens pour avoir réclamé la liberté et la démocratie. Pour le Maroc, cette décision algérienne apporte une preuve et un argument supplémentaires de la volonté d'Alger de déstabiliser le Royaume, après l'échec de tous ses complots au Sahara marocain. La junte militaire algérienne semble ignorer que le nord du Royaume, de Tanger à Saidia, a atteint un niveau de développement, d'émancipation, d'épanouissement et de prospérité qu'elle est comparée à l'Europe, de l'avis même de touristes algériens. Dans un proche avenir, elle comptera les deux plus grands ports de la Méditerranée, en plus d'une ligne ferroviaire LGV, reliant Tanger à Agadir. Le monde arabe, comme l'Afrique et l'Europe, en plus des instances internationales en charge de la paix dans le monde, notamment le Conseil de sécurité, ont aujourd'hui, la preuve irréfutable que l'Algérie, hier, à travers le Polisario, et aujourd'hui, via la république du Rif, n'a qu'un seul objectif, celui de déstabiliser le Royaume, l'Afrique du Nord, le monde arabe et le Sahel. Le Maroc attend aujourd'hui que la France exprime officiellement son soutien à la Marocanité du Sahara pour neutraliser complètement et définitivement ce voisin encombrant, qui fait abstraction de la normalité diplomatique et des règles de bon voisinage et de bienséance. *journaliste et écrivain *Ancien directeur de l'information de la MAP