L'émission C médiatique, sur France 5, a évoqué le 22 janvier, l'invitation, quelques jours plus tôt, d'une caste éditorialiste à l'Elysée, pour un échange en «off» au sujet de la réforme des retraites, rejetée par la rue. Selon quelques médias, cette entrevue informelle a été dévoilée, à demi-mot, par la newsletter «Paris Playbook» de Politico, dès le mercredi 18 janvier. Selon Libé, Emmanuel Macron se serait «directement épanché» auprès de journalistes politiques, «histoire de faire passer quelques messages, sans caméra ni micro». Une opération de communication qui dévoile la conception particulière d'Emmanuel Macron envers la presse dans son pays. "L'Elysée organise une petite rencontre dont elle a le secret càd un déjeuner avec le président et dix éditorialistes de la presse parisienne convoqués à peine 24h avant [ la manif ]" "Les journalistes ne doivent pas dire qu'ils ont vu E. Macron et donc ne peuvent pas le citer" pic.twitter.com/3y4JeUI5qX — Flore (@florelhb) January 24, 2023 Macron organise un déjeuner confidentiel avec les principaux éditorialistes pour leur souffler les éléments de langage pour défendre sa #ReformeDesRetraites. Ils se prétendent journalistes. Ce sont les valets et les chiens de garde du pouvoir. Sachez-le quand vous les écoutez. pic.twitter.com/INwJ0N0Ab1 — Bastien Lachaud (@LachaudB) January 23, 2023 En septembre, le journal «Le Monde» a retiré de son site une tribune sur la visite de Emmanuel Macron en Algérie, car elle «contenait une erreur qui induisait une mauvaise interprétation», a-t-il indiqué après avoir été la cible d'accusations de censure. Cette tribune avait été retirée quelques heures après sa publication. Signée par le chercheur Paul Max Morin, elle était intitulée «Réduire la colonisation en Algérie à une "histoire d'amour" parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle». «Retirer une tribune pour une citation de Macron qui lui déplaît ! Nouvelle étape dans l'affaissement d'une presse autrefois référence», avait réagi le leader de La France insoumise, (LFI) Jean-Luc Mélenchon. «Sidérante censure», a également fulminé le journaliste Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, pointant le fait que Le Monde «présente ses excuses au président de la République.» «Retirer un texte est une pratique anormale et incompréhensible», a réagi l'auteur de la tribune, Paul Max Morin. Une presse sous les bottes, c'est le vrai modèle d'Emmanuel Macron.