«Nous avons décidé de retirer de notre site la tribune du politiste Paul Max Morin sur le récent voyage d'Emmanuel Macron en Algérie, publiée jeudi 1er septembre. Ce texte reposait sur des extraits de citations qui ne correspondent pas au fond des déclarations du chef de l'Etat. Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase «une histoire d'amour qui a sa part de tragique» prononcée par M. Macron lors de la conférence de presse n'évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes. Le Monde présente ses excuses à ses lectrices et lecteurs, ainsi qu'au président de la République», a écrit le journal, confronté à une fronde en interne après cette censure. Sidérante censure. @lemondefr présente ses « excuses » au du président de la République en supprimant la tribune ci-dessous qui critique la vision macronienne des relations franco-algériennes comme « une histoire d'amour qui a sa part de tragique »https://t.co/uqf2J2vKL7 pic.twitter.com/qDzqKaq2sC — Edwy Plenel (@edwyplenel) September 2, 2022 Avec l'Algérie, c'est «une histoire qui n'a jamais été simple. Mais qui est et qui restera, parce que nous le voulons, une histoire de respect, d'amitié et, oserais-je le dire, d'amour», a déclaré Emmanuel Macron lors d'un déplacement périlleux en Algérie, plombé par le dossier mémoriel autour de la colonisation française de l'Algérie (1830-1962), une question qui a empoisonné ces derniers mois les relations bilatérales. Les excuses du Monde sont d'autant plus déroutantes que «les longues relations franco-algériennes» sont spécifiquement dominées par la colonisation. Ironie du sort, c'est le même journal qui a commis un article relatant une rencontre fin septembre 2021 entre le président et de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d'Algérie (1954-1962), où Emmanuel Macron aurait estimé qu'après son indépendance en 1962, l'Algérie s'est construite sur «une rente mémorielle», entretenue par «le système politico-militaire». Selon Le Monde, Emmanuel Macron a évoqué aussi «une histoire officielle totalement réécrite» qui «ne s'appuie pas sur des vérités» mais sur «un discours qui repose sur une haine de la France».