Une enquête fabriquée, massivement diffusée, un entretien pour édulcorer le tout, et une machination qui en dit long sur les méthodes d'Amnesty. Un innommable sale coup. Mi-2020, Claudio Guarnieri, qui dirige le laboratoire de sécurité d'Amnesty International, s'empare de l'appareil d'Omar Radi, un iPhone. Officiellement, pour l'examiner, mais officieusement, Amnesty voulait utiliser le terminal dans sa guerre contre la firme israélienne NSO, déclenchée depuis quelques années déjà. Omar Radi, coulissier dans cette affaire, accepte d'accabler le Maroc à travers des confidences plus inconsidérées que préméditées, au point d'affirmer, sans l'ombre d'une preuve, que «les autorités marocaines sont acheteuses de toutes les solutions possibles et imaginables de surveillance». L'état-major d'Amnesty poursuit ses préparatifs fiévreux pour officialiser sa prétendue enquête, malgré les doutes et les appréhensions. L'étape suivante a été lancée : un entretien de Radi réalisé par le collectif Forbidden Stories et offert à tous les médias partenaires, lesquels incriminent avec le plus de violence le Maroc sans rien vérifier. En catimini, Amnesty International prépare une demande urgente afin de faire révoquer la licence d'exportation du logiciel de la firme NSO, avant que s'estompe la fumée du bruit qui sera provoquée par l'affaire Radi. Une demande qui sera finalement rejetée par la justice israélienne. Coup de théâtre : la juge Rachel Barkai a estimé dans la décision rendue publique qu'«il n'est pas prouvé qu'une tentative a été faite pour surveiller un militant des droits humains [Omar Radi] en tentant de pénétrer dans son appareil téléphonique». Selon la même juge, le département qui contrôle les exportations au sein du ministère de la défense fait preuve d'une grande vigilance avant d'accorder une licence de commercialisation ou d'exportation. Tout s'écroule pour Amnesty. La conséquence qui en découlait nécessairement c'était l'effondrement de l'échafaudage. Lors d'une conférence presse, quelques semaines avant son arrestation, Omar Radi s'exprimait en termes amers sur l'affaire : «Amnesty m'a utilisé comme un punching-ball (…)» avant de rectifier son propos, pensant que l'ONG va s'apitoyer sur son cas. Zéro preuve et fuite en avant Le Maroc a demandé, à deux reprises, à Amnesty International (AI) en 2021 et 2022, d'apporter des preuves «aux accusations arbitraires» sur son recours présumé au logiciel israélien Pegasus pour espionner des activistes liés à l'étranger. En vain, le dossier est vide, mais le complot mijoté est réel, et Rabat le sait. Ceux qui se subordonne les intérêts les plus chers du Maroc aux intérêts d'autrui cherchent une issue pour se sauver. «Les autorités marocaines ont demandé, de nouveau, à Amnesty International d'apporter les preuves et les arguments sur ses accusations arbitraires quant à la possession et l'utilisation malveillante par le Maroc du logiciel Pegasus contre des activistes de la société civile», a indiqué la Délégation interministérielle aux droits de l'Homme (DIDH), dans un communiqué. Pour Rabat, l'ONG «se révèle encore une fois incapable de fournir l'argument irréfutable et la preuve matérielle étayant ses allégations» catégoriquement démenties et qui font l'objet de plusieurs procédures judiciaires notamment en France et en Espagne. Qui jugera Amnesty pour ses mensonges ?